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La Chine envoie trois astronautes dans sa station spatiale, qui sera désormais habitée en permanence


Le vaisseau de la mission Shenzhou-14 a été propulsé par une fusée Longue-Marche 2F, qui a décollé du centre de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi, le 5 juin 2022.

La Chine fait un pas de plus dans son projet de conquête spatiale. Trois astronautes ont rejoint, dimanche 5 juin, la station que Pékin construit en orbite et qui devrait désormais être occupée en permanence.

Le vaisseau de la mission Shenzhou-14 a été propulsé par une fusée Longue Marche-2F, qui a décollé à 10 h 44 (heure locale, 4 h 44 à Paris) du centre de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest). La télévision publique CCTV a diffusé en direct les images du lancement. Après environ « sept heures de vol », le vaisseau s’est d’abord amarré à la station spatiale, a précisé CCTV. Vers 20 h 50 (heure de Pékin), les trois astronautes ont finalement pénétré dans le module principal de la station, selon l’agence spatiale chargée des vols habités (CMSA).

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Comme l’équipage de la mission Shenzhou-13, rentré à la mi-avril, les trois astronautes devraient rester environ six mois dans la station spatiale. Liu Yang, 43 ans, qui fut la première femme chinoise dans l’espace en 2012, fait partie de l’équipage. Elle est accompagnée de Chen Dong (43 ans) et Cai Xuzhe (46 ans), qui effectue son premier vol dans l’espace après douze ans de préparation.

Station pleinement opérationnelle d’ici à la fin 2022

Liu Yang (au centre), 43 ans, qui fut la première femme chinoise dans l’espace en 2012, fait partie de l’équipage de Shenzhou-14. Elle est accompagnée de Chen Dong (à droite, 43 ans) et Cai Xuzhe (46 ans).

Principal défi pour l’équipage de Shenzhou-14 : la réception et l’installation de deux modules laboratoires qui viendront s’amarrer à la station. Ils seront lancés de la Terre en juillet et octobre.

Lorsque ces modules laboratoires seront installés, la structure générale de la station aura son aspect final, en forme de T. Elle sera alors semblable, en taille, à l’ancienne station russe Mir, mise en orbite en 1986 par l’Union soviétique et détruite en 2001. Sa durée de vie devrait être d’au moins dix, voire quinze, ans.

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Nommée « Tiangong » en chinois (« palais céleste ») mais également connue par son sigle anglais CSS (« station spatiale chinoise », en français), elle devrait être pleinement opérationnelle d’ici à la fin de l’année.

L’équipage de Shenzhou-14 effectuera aussi des sorties dans l’espace, mènera une série d’expériences et assurera la maintenance de Tiangong. Nouveauté de cette mission : pour la première fois, deux équipages chinois se passeront le relais en orbite dans la station. Vers la fin de leur séjour, avant de retourner sur Terre, les trois astronautes de Shenzhou-14 vivront en effet quelques jours en orbite avec leurs trois collègues de la future mission Shenzhou-15.

Plusieurs prouesses ces dernières années

Depuis quelques décennies, la Chine investit des milliards d’euros dans son programme spatial. Elle a été poussée à construire sa propre station en raison de son exclusion de la Station spatiale internationale (ISS), les Etats-Unis interdisant à la NASA toute collaboration avec Pékin.

La Chine a envoyé son premier astronaute dans l’espace en 2003 et a, depuis, effectué quelques prouesses remarquées. Elle a notamment posé, au début de 2019, un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. En 2020, elle a rapporté des échantillons de Lune et finalisé Beidou, son système de navigation par satellite, concurrent du GPS américain.

En 2021, elle a fait atterrir un petit robot sur Mars et prévoit d’envoyer des hommes sur la Lune à l’horizon 2030. A plus long terme, la Chine envisage de proposer du tourisme spatial, a déclaré en mars Zhou Jianping, le chef d’orchestre du programme habité chinois.

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Le Monde avec AFP

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