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Le Covid-19 a prouvé «que le facteur temps en recherche scientifique pouvait être réduit»


La recherche française est-elle en panne ? La pandémie de Covid-19 a mis en lumière le manque d’investissements de l’État français dans la recherche scientifique, notamment contre les maladies. Pourtant, l’Hexagone possède un atout important : l’Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médical. Invité au micro d’Europe 1, Gilles Bloch, le PDG du laboratoire, souligne l’implication du laboratoire dans la recherche sur le Covid-19, dès le début de la pandémie.

Repositionnement de molécules

“On avait la chance d’avoir une équipe qui avait appris depuis plusieurs d’années sur d’autres épidémies émergentes, mais de moins grande ampleur, comme l’épidémie Zika ou Ebola qui avait moins touché l’Hexagone. Et donc on avait l’habitude de lancer à chaud des recherches en réponse à ses épidémies”, souligne le directeur général. Et d’ajouter : “Dès le mois de février, on a lancé plusieurs dizaines de projets. Et l’État a pris le relai avec de financements importants.”

Des financements essentiels pour l’établissement public, dont les deux tiers de son budget vient de l’État, et qui ont permis à l’Inserm de participer à certaines avancées, tel que “par exemple, la bonne utilisation des corticoïdes dans le traitement aigu de la Covid-19”. “On a également participé à des études de repositionnement de molécules, puisqu’au début, il n’y avait pas assez de temps pour développer des molécules spécifiques. On a ainsi repositionné des molécules existantes, et on a éliminé les mauvaises pistes”, souligne Gilles Boch. 

Une meilleure communication

Mais le coronavirus aura des impacts positifs sur la recherche scientifique, juge le PDG de l’Inserm : “On a pu prouver que le facteur temps pouvait être considérablement réduit. Et puis, on a appris à nos dépens l’importance d’une coordination plus efficace de la recherche, en particulier en période de crise. C’est ainsi qu’on a pu créer une nouvelle agence de financement au sein de l’Inserm, qui s’appelle ‘Maladies infectieuses émergentes’, dédiées uniquement aux maladies infectieuses qui émergent chaque année à travers le monde”.  

Si Gilles Boch se félicite de l’amélioration de la collaboration entre différentes entités scientifiques, il tient aussi à souligner l’effort de l’État, qui a mis “plus de moyens supplémentaires à notre disposition et qui permettent d’accélérer le temps, d’accélérer la recherche dans ces domaines”. Et d’ajouter : “Tout va bien aujourd’hui à l’Inserm. On a un dynamisme tout à fait vivant dans nos laboratoires, on est irrigué par de nombreux partenaires. On ne travaille pas tout seul puisqu’on travaille avec des universités, d’autres organismes, des hôpitaux. Et l’État nous fait confiance, en nous redonnant des moyens dans le cadre de la loi de programmation de la recherche”, explique-t-il au micro d’Europe 1.

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