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Vance Bergeron, cycliste tétraplégique, expérimente sur lui-même l’électrostimulation

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Vance Bergeron, à l’ENS de Lyon, le 7 juillet 2022.

Dans cette série montrant des sportifs sous l’œil de scientifiques, Vance Bergeron est un cas à part : il tient les deux rôles. Directeur de recherche au CNRS à l’ENS de Lyon, il manipule le « microscope ». Athlète aguerri, il est son propre cobaye, pour des expériences dites d’électrostimulation, des courants électriques de faible intensité appliqués sur la peau qui contractent les muscles. Il essaie d’améliorer ces techniques non invasives pour aider à la rééducation, voire au rétablissement de certaines fonctions neuronales. En commençant donc par lui-même. Car depuis plus de neuf ans, ce Franco-Américain de 59 ans est tétraplégique incomplet. Il ne sent pas la douleur dans ses jambes, immobiles, et se déplace en fauteuil électrique. Il peut bouger les bras, mais une main reste inerte quand l’autre arrive à saisir les objets.

L’accident est arrivé le matin du 7 février 2013, sur le trajet quotidien de 12 kilomètres entre sa maison et son laboratoire de physico-chimie. Sur son vélo, il roule sur une longue ligne droite. En face, une voiture coupe sa route. Le choc est brutal. Il entend un premier « crac ». « C’est mon casque ». Puis deux autres suivent. « Les 5e et 6e cervicales ». Il est à terre. Sans égratignure. Il se sait paralysé. Il peut parler. Ses premiers mots sont pour sa femme, au téléphone qu’un passant lui a tendu. Il passera deux mois en service de réanimation, résistant à plusieurs arrêts cardiaques. L’intubation lui est insupportable. Il l’arrache et se blesse les cordes vocales, ce qui laisse encore des séquelles. Il finit attaché sur son lit.

Un vélo d’appartement modifié

Il reste ensuite un an en rééducation, qu’il met à profit pour se plonger dans la littérature scientifique consacrée aux techniques de réhabilitation. Il découvre et se passionne pour l’électrostimulation, qui n’a pas bonne presse en France alors qu’elle est autorisée aux Etats-Unis. « Et en plus, souvent ça se faisait en lien avec le vélo, une activité que j’adorais. Alors j’ai foncé », se rappelle celui qui pédalait, en amateur, 7 000 kilomètres par an. L’hôpital n’ayant pas de tels appareils, il achète, à ses frais, un vélo d’appartement adapté à cette technique qui lui permet de contracter les muscles des membres inférieurs et de faire des mouvements avec l’aide du personnel. Deux électrodes sur les quadriceps, pour pousser, deux sur les ischio-jambiers, pour tirer, et la jambe se plie et se déplie, pour mouliner. Evidemment le système intègre aussi un dispositif de synchronisation avec le pédalier afin que les impulsions électriques arrivent au bon moment.

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Written by Milo

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