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L’ensète, faux bananier éthiopien et plante miracle contre la faim ?

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Des femmes du village de Dorze, dans le sud de l’Ethiopie, extraient la pulpe du tronc de l’ensète, le 5 avril 2022.

De loin, l’arbre ressemble à un bananier parmi tant d’autres. Pourtant, à y regarder de plus près, aucune grappe jaune ne se cache sous ses larges feuilles. Comme son cousin, l’ensète appartient à la famille des Musaceae mais, contrairement au bananier, il n’a aucun fruit à offrir. En revanche, sa pulpe abondante et sa racine lui valent souvent le qualificatif de « plante contre la faim », en particulier dans une Afrique de l’Est violemment confrontée au réchauffement climatique et aux sécheresses.

Dans le sud de l’Ethiopie, l’ensète fait déjà office de nourriture de base pour 20 millions d’habitants des hauts plateaux humides et ensoleillés qui bordent la vallée du Rift. Ici, elle est omniprésente, surplombant les routes, débordant des jardins et remplissant les assiettes. « Elle pousse depuis plus de dix mille ans », assure Addisu Fekedu, professeur de biotechnologie à l’université d’Arba Minch.

Lire aussi : En Ethiopie, la maîtrise de la croissance démographique passe par l’éducation

« Dans notre village, c’est la culture numéro un, s’exclame Mahatame Mengesha, qui, malgré ses 70 ans, s’acharne à extraire la pulpe du tronc dans la localité de Dorze, destination bien connue des touristes venus observer le mode de vie traditionnel du Grand Sud éthiopien. Sans l’ensète, il n’est pas certain que l’on puisse survivre, car c’est aussi bien notre nourriture que celle de nos animaux. »

Cette dame frêle qui se tue à la tâche ne fait pas exception : en Ethiopie, la culture de l’ensète est, selon la tradition, le domaine presque exclusif des femmes. Dans son jardin, Mahatame Mengesha zigzague habilement entre la centaine d’arbres qui poussent tronc contre tronc. Comme elle, tous les habitants de Dorze entretiennent des dizaines, voire des centaines de ces plantes filandreuses de plusieurs mètres de haut dans leur arrière-cour, jusqu’à saturation. Plus d’un cinquième de la population éthiopienne en cultiverait.

« Potentiel hors norme »

S’il faut trois jours pour récolter entièrement les « fruits » d’un seul ensète, c’est parce que celui-ci donne entre 70 et 100 kg de rendement. Mahatame Mengesha commence par décortiquer le tronc en une dizaine de tiges et les essore pour en extraire la pulpe, laquelle sera enterrée pour fermentation puis cuisinée, la plupart du temps sous forme de kocho, une galette de pain traditionnelle. Le bulbe qui se cache sous terre devient lui aussi comestible une fois cuit. Pour finir, les feuilles constituent l’alimentation principale des chèvres tandis que les fibres sont recyclées en sacs ou parfois en toitures de fortune.

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