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A Seillans, des réducteurs de débit imposés pour limiter la consommation d’eau

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Afin de réduire le débit, une pastille avec un trou de 2 millimètres est posée sur le compteur d’eau d’un abonné, à Seillans (Var), le 2 août 2022.

« Bonjour, c’est la régie des eaux ! » Il est 10 heures, l’ado qui a ouvert la porte ne semble pas bien comprendre ce qu’il se passe. « Vous avez consommé plus de 1 500 litres par jour, mais nous sommes en période de sécheresse et limités à 150 litres par personne. Je vais donc devoir réduire votre débit au compteur », explique le technicien. Le jeune est en vacances à Seillans, dans le Var, avec ses parents. Ils sont venus de Belgique pour profiter de cette superbe villa en pierre aux balconnets arrondis. Dans le ­jardin, scintille une piscine bleu turquoise.

A trois, la famille n’aurait pas dû dépasser les 450 litres par jour : depuis que la source du Baou-Roux et la nappe phréatique qui ­alimentent d’habitude Seillans sont à sec, une partie du village a dû restreindre sa consommation dès début mai. Pour les quartiers plus épargnés, la limitation a été décidée fin juillet, à 200 litres maximum par personne et par jour. Partout dans la région, les mairies mettent en place des mesures de plus en plus coercitives. Certaines distribuent même des bouteilles, faute d’eau au robinet. Avec son camion-citerne, un ancien routier de 77 ans emprunte six fois par jour les routes en zigzag de la colline afin de ravitailler la réserve de la commune.

« Seul un partage équilibré de la ressource permettra de décaler voire d’éviter les coupures. » René Ugo, maire de Seillans

Pour tenter « de repousser le pire », c’est-à-dire la coupure totale, les agents de la « régie » du Pays de Fayence (communauté de communes dont fait partie Seillans) tentent désespérément de faire appliquer l’arrêté municipal. Le problème, c’est que « pour 90 % des gens qui font attention, il y en a 10 % qui se croient tout permis », tempête René Ugo, le maire de Seillans et président de la communauté de communes. « Seul un partage équilibré de la ressource permettra de décaler voire d’éviter les coupures », rappelle l’élu. « Sens de l’effort », « partage »… Il ne cesse de marteler ces mots. Dans la ­garrigue, des villas pompent parfois plusieurs dizaines de milliers de litres par jour. « Les gens viennent en vacances et pensent que c’est du all inclusive : puisqu’ils ont de l’argent, alors ils peuvent consommer toute l’eau qu’ils veulent. Mais l’eau, il n’y en a plus. »

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« Ils n’auront qu’à boire leurs billets », peste un employé de la régie. Dans des locaux flambant neufs, le service des eaux surveille la consommation hebdomadaire des habitants. Sur un document Excel, à chaque compteur, une ligne : nom, adresse, nombre d’occupants, dont chiens et chats. Et, bien sûr, la quantité de litres utilisés. Si la limite est dépassée, la case s’affiche en rouge. Dans ce cas, après un rappel d’usage, les techniciens se déplacent pour « pastiller » le compteur : en plaçant un bout de plastique de la taille d’un jeton de Caddie, percé d’un trou de 2 millimètres, ils réduisent de six fois le débit.

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