Les sapeurs-pompiers allemands ont mis vingt-deux heures pour arriver au poste de commandement d’Hostens, en Gironde. Pas moins de 66 d’entre eux sont venus prêter main-forte aux 1 100 sapeurs-pompiers français déployés dans ce secteur, où le feu poursuivait sa violente progression jeudi 11 août. En début d’après-midi, après quelques heures de repos, ils partent sur le terrain, pour protéger notamment les communes et hameaux. Hostens, Belin-Béliet et Saint-Magne ont été évacués, et sont désormais des villes fantômes qu’il faut surveiller de près.
« La requête de la France nous a surpris car nous pensions qu’elle était bien préparée. Nous avons réalisé à quel point la situation était sévère », témoigne Martin Haselbauer, sapeur-pompier allemand du Bonn Fire and Rescue Service. Le nouvel incendie, qui a débuté mardi à Saint-Magne, a déjà brûlé 7 400 hectares du parc naturel régional des Landes de Gascogne. Incontrôlable en raison des conditions climatiques extrêmes – températures caniculaires et sécheresse accrue –, il épuise les ressources humaines et matérielles des soldats du feu français, mobilisés depuis un mois dans le secteur.
« Fatigue des hommes »
Sur les 150 véhicules girondins, 50 sont actuellement à l’arrêt. « Trois ont brûlé, des pneus éclatent, ils tombent en panne… Pourtant, ce sont des véhicules pénétrants adaptés aux feux », déplore Marc Vermeulen, directeur du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de la Gironde. « Ça fait un mois qu’on lutte ici, on fait face à la fatigue des hommes, à l’usure des matériels… renchérit le commandant Matthieu Jomain, chef de la communication du SDIS de la Gironde. On attendait ces ressources, car c’est un chantier colossal et ultracomplexe sur un feu de tourbe qui nécessite un travail de fourmis, consommateur d’énergie, de ressources humaines et de matériels. »
« Le feu de Landiras a débuté le 12 juillet à 15 h 12 », se souvient Marin Buis, sapeur-pompier girondin de 25 ans. Sous une chaleur écrasante, il traite les reprises de feu dans cette immense forêt de pins. Le teint noirci par la cendre, la mine défaite par l’épuisement, il salue l’arrivée progressive de collègues européens en renfort. Ainsi, 77 Roumains et leurs 14 véhicules sont également présents. Ils vont être rejoints par des Polonais, des Autrichiens, des Grecs et des Italiens. D’ici peu, ce sont 1 600 sapeurs-pompiers qui cohabiteront sur la base d’Hostens, qui accueille habituellement des vacanciers, grâce à son camping et à sa base de loisirs.
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