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« La brûlure est la conséquence de l’emprise incontrôlée des entreprises sur nos vies »

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C’était à la fin de l’été 2002, il y a vingt ans. Reprenant la métaphore soufflée par [le physicien et géopolitologue] Jean-Paul Deléage, le président Chirac marquait les esprits lors du 4e Sommet de la Terre à Johannesburg (Afrique du Sud), en déclarant à la tribune : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »

Quelques mois auparavant, le chimiste de l’atmosphère Paul Crutzen (1933-2021) avait publié un article fondateur dans Nature, « Geology of mankind », où il qualifiait d’« anthropocène » la nouvelle ère géologique causée par l’activité humaine. Cela faisait déjà plusieurs décennies que l’on savait que la croissance des émissions de gaz à effet de serre aurait pour conséquence de changer le climat. Mais, pour beaucoup, l’affaire demeurait abstraite.

Le méthane, évacué des débats publics

Si l’on compte à partir du début de l’ère industrielle, la concentration atmosphérique en dioxyde de carbone a augmenté de moitié. En parallèle, celle du méthane, gaz étrangement évacué des débats publics, a bien plus que doublé. Dès 2003, la France connaissait une canicule occasionnant environ 15 000 morts en vingt-quatre jours. Depuis, année après année, de métaphorique, la « brûlure » est progressivement devenue épreuve.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Les défis de l’anthropocène au-delà des questions de financement doivent constituer la toile de fond à notre réflexion »

En cet été 2022, notre maison brûle, vraiment : le feu dévore les forêts, le lit des rivières s’assèche, les glaciers et le pergélisol fondent, des événements climatiques jadis rares secouent la planète pendant que la canicule dérègle les équilibres complexes patiemment forgés au sein des écosystèmes océaniques.

La question de l’habitabilité de la Terre n’est plus une figure de style mais le principal enjeu vital. D’autant que l’épreuve, ressassent les scientifiques, ne cessera de gagner en intensité durant les décennies qui viennent, au moins du fait de la persistance des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et des phénomènes non linéaires d’emballement propres au climat.

La question de l’habitabilité de la Terre n’est plus une figure de style mais le principal enjeu vital. D’autant que l’épreuve, ressassent les scientifiques, ne cessera de gagner en intensité durant les décennies qui viennent, au moins du fait de la persistance des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et des phénomènes non-linéaires d’emballement propres au climat.

Toute enquête passe par la juste désignation de la situation problématique

Si, cette fois, nous sommes plus nombreux à regarder, hébétés, la maison se consumer, considérant qu’il n’y a plus d’ailleurs véritable, l’état hypnotique que provoque le spectacle de ces innombrables scènes de désolation paralyse l’action.

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Written by Stephanie

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