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Émissions de carbone, pollution à l’ozone… Comment les feux de forêts étouffent la planète

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Les multiples incendies de forêt qui sévissent en France depuis le début de l’été ont déjà libéré des quantités records de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, selon des données satellitaires. Favorisés par le réchauffement climatique, ces feux renforcent eux aussi l’effet de serre en relâchant notamment du CO2 tout en diminuant le nombre d’arbres disponibles pour absorber le carbone.

En surchauffe, la France continue de brûler à l’ouest. Alors que le pic de canicule a été atteint, vendredi 12 août, avec des températures dépassant les 41 °C dans le Sud-Ouest, les pompiers français – désormais épaulés par des renforts européens – continuent de lutter contre les feux de forêt, notamment en Gironde où des incendies “hors normes” ont déjà dévasté les forêts de Landiras et la Teste-de-Buch, mi-juillet.

Les incendies qui ont fait rage pendant les récentes canicules en Europe l’illustrent : le réchauffement climatique favorise les feux de forêt, qui ont déjà détruit depuis le début de l’année une surface plus importante que sur toute l’année 2021. En France, plus de 60 500 hectares ont brûlé depuis début 2022, selon le Système européen d’information sur les feux de forêt (Effis), et le mois de juillet détient le record de surfaces incendiées. Un phénomène préoccupant du point de vue des émissions de carbone, rappelle, vendredi 12 août, le programme européen sur le changement climatique, Copernicus (CAMS), annonçant que la France a enregistré cet été les émissions de carbone issues de feux de forêt les plus élevées depuis le début des relevés en 2003.

La veille, le CAMS alertait par ailleurs sur l’augmentation des niveaux d’ozone lors des vagues de chaleur.

La qualité de l’air dégradée par la libération de CO2

Un feu de forêt est un véritable cocktail de composés chimiques. Parmi eux, de nombreux gaz à effet de serre : principalement du CO2, du méthane, et des oxydes d’azote, toxiques pour l’homme. Mais les incendies dégagent aussi des aérosols, des suies (particules extrafines) et des goudrons.

Aussi, parce qu’ils sont plus nombreux et plus intenses, les incendies affectent de plus en plus la qualité de l’air respiré par les populations. En France, mi-juillet, les fumées de l’incendie en Gironde, chargées de particules et de dioxyde d’azote, ont été ressenties à Bordeaux, dont l’agglomération compte plus de 800 000 habitants, et même à Paris, à plus de 500 km.

Mais surtout, comme le rappelle vendredi le rapport de Copernicus, la combustion des arbres libère du dioxyde de carbone (CO2), un des principaux gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique.

Pour la seule période juin-août 2022, c’est près d’un million de tonnes de carbone qui ont été libérées dans l’atmosphère par les incendies français, soit l’équivalent des émissions annuelles de 790 000 voitures. À ce rythme, nous dit le rapport, le record sur l’ensemble de l’année 2003 (près d’1,3 million de tonnes) pourrait être battu et faire de 2022 la pire année depuis le début des relevés.

En Espagne, ce record a été battu au cours de la canicule de la mi-juillet, période marquée par de violents incendies en Estrémadure (sud-ouest) et en Galice (nord-ouest). L’ensemble des données du Global Fire Assimilation System (GFAS) montrait alors que les émissions totales estimées de carbone provenant des incendies en Espagne entre le 1er juin et le 17 juillet étaient déjà plus élevées que les totaux de juin à juillet de 2003 à 2021.

La canicule dans la péninsule ibérique et le sud-ouest de la France “ont aggravé les incendies”, explique Mark Parrington, scientifique de Copernicus. En Espagne, 245 293 hectares se sont consumés ; 76 423 hectares au Portugal.

Une fois le feu éteint et le panache dissipé, l’impact sur le climat s’évalue par rapport aux arbres partis en fumée. Disparus, les végétaux ne peuvent plus jouer leur rôle de “puits de carbone” (réservoirs qui stockent, par un mécanisme naturel ou artificiel, le carbone atmosphérique). Or, les forêts françaises captent 25 % du CO2 rejeté par le pays, rappelait récemment Sophie Szopa, chimiste de l’atmosphère, à Ouest-France. Et ceux qui restent jouent leur propre rôle plus difficilement.

Alors que les forêts brûlées peuvent mettre trente ans à absorber de nouveau le carbone relâché lors de l’incendie (si elles ne sont pas brûlées dans l’intervalle), la spécialiste ajoute : “Les puits de carbone en France baissent depuis les années 1990, en partie en raison de problèmes de croissance et de sécheresse. Les incendies sont une pression supplémentaire”.

Forte pollution à l’ozone

Outre les feux et les émissions de carbone, chaque pic caniculaire s’accompagne aussi de sa propre augmentation des niveaux d’ozone en surface, rapportait, mercredi, le programme Copernicus.

Ce gaz, incolore et extrêmement irritant, se forme lors de l’interaction entre le soleil, les émissions de combustibles fossiles et d’autres polluants, rejetés notamment par l’automobile ou l’industrie. Il est naturellement présent dans l’atmosphère, mais à des altitudes élevées. Plus bas (ozone de surface, ou troposphérique), c’est un important gaz à effet de serre et un polluant, composant du smog urbain, qui nuit aux écosystèmes et à la santé humaine.

“Les impacts potentiels d’une très forte pollution par l’ozone sur la santé humaine peuvent être considérables, tant en termes de maladies respiratoires que cardiovasculaires”, explique Mark Parrington, scientifique du service de surveillance de l’atmosphère à Copernicus, dans le communiqué. “Des valeurs élevées peuvent entraîner des symptômes tels que des maux de gorge, de la toux, des maux de tête et un risque accru de crises d’asthme. La Clean Air Alliance estime que la pollution par l’ozone provoque environ un million de décès supplémentaires par an. C’est pourquoi il est crucial que nous surveillions les niveaux d’ozone en surface.”

Avec la nouvelle vague de chaleur qui balaie la majeure partie de l’Europe cette semaine, les prévisions de Copernicus prévoient de nouveaux pics dans les niveaux maximaux quotidiens d’ozone en surface. Des niveaux bien supérieurs au seuil de 100 µg/m³ considéré comme sûr par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et souvent au-dessus des 120 µg/m³ européens dans plusieurs capitales européennes.

En mars dernier, une étude publiée par des chercheurs canadiens dans la revue Science évoquait déjà l’influence négative des fumées des feux de forêt sur l’état de la couche d’ozone. En étudiant les conséquences des incendies de 2019-2020 en Australie, les chercheurs démontraient que les fumées ayant atteint l’atmosphère avait provoqué une baisse de la concentration en ozone et une hausse de la concentration en gaz chlorés. Des perturbations qui pourraient, selon eux, créer des “trous” dans la couche d’ozone, comparables à ceux qui avaient été observés dans les années 1980.

Avec AFP et Reuters

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