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Dans l’ouest des Etats-Unis, la sécheresse proche du « point de non-retour », Washington contraint de rationner l’eau du Colorado


Des plantes poussent sur le lit asseché du lac Mead, lors d’une canicule affectant le fleuve Colorado, à Boulder City, dans l’Etat du Nevada, le 28 juin 2022.

De nouvelles restrictions d’eau vont frapper les Etats du bassin du Colorado, le grand fleuve de l’Ouest américain, en proie à une aridité sans précédent. Mardi 16 août, Camille Touton, la directrice du Bureau of Reclamation (« bureau de mise en valeur »), l’agence fédérale qui gère l’eau et les barrages, a affirmé que la sécheresse qui sévit pour la vingt-troisième année dans la région est en train d’atteindre « un point de non-retour ».

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Les deux réservoirs les plus importants du pays, le lac Powell et le lac Mead, sont à des « niveaux historiquement bas », a-t-elle ajouté, qui nécessitent des mesures exceptionnelles pour garantir la production d’hydroélectricité. Le bureau a déclaré une « pénurie de catégorie 2 », ce qui va obliger l’Arizona et le Nevada à réduire leur consommation à partir de janvier 2023. Le Mexique est également concerné.

Le Colorado, long de 2 320 km, alimente en eau et en hydroélectricité 40 millions de personnes dans sept Etats, et 29 tribus indiennes. La répartition du débit annuel du fleuve a été définie par le Colorado Compact de 1922, signé avec le Mexique. Ce traité prévoit un mécanisme de solidarité entre les Etats du bassin supérieur – les premiers sur le tracé du fleuve (Colorado, Utah, Wyoming, Nouveau-Mexique) – et ceux du bassin inférieur (Arizona, Nevada, Californie). Les Etats du Nord doivent laisser passer suffisamment d’eau pour que le Sud n’en manque pas.

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En 2019, la sécheresse a contraint à la négociation d’un plan d’urgence additionnel pour sauver les réservoirs menacés de tomber sous le niveau requis pour la production hydroélectrique. Selon l’accord, un mécanisme de restrictions se met en place dès que le niveau baisse sous les 325 m (1 066 pieds) au-dessus du niveau de la mer au lac Mead, à 50 km de Las Vegas. Il avait dû être activé en 2021, pour la première fois depuis l’inauguration du barrage Hoover, en 1935. L’Arizona avait perdu 18 % de son allocation en eau, le Nevada, 3 %. Cet été, le lac Mead n’est rempli qu’à 27 % de sa capacité. En janvier 2023, le bureau prévoit que le niveau tombera sous 316 m (1 040 pieds).

La Californie pas affectée pour l’instant

En amont, le lac Powell, à la frontière entre l’Utah et l’Arizona, est lui aussi au plus bas depuis l’inauguration du barrage de Glen Canyon, en 1964, et à 26 % de sa capacité. Les autorités ont pris des mesures exceptionnelles pour continuer à alimenter les turbines qui génèrent de l’électricité pour 1,5 million de foyers. Ils ont retenu 592 millions de mètres cubes qui auraient dû alimenter le Colorado, réduisant encore l’apport au lac Mead.

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