C’est donc une limite de 15 nanogrammes par mètre cube que devra respecter à terme la Fonderie Horne en matière d’émissions d’arsenic. C’était la recommandation du directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau, qu’a entérinée le gouvernement. C’est tout de même cinq fois plus que la norme nationale qui, elle, est toujours exigée partout au Québec. Sauf à Rouyn, il faut croire.
Le ministre de l’Environnement, M. Benoit Charette, nous a présenté cette décision comme une bonne nouvelle. Glencore devra respecter une norme plus sévère qu’autrefois, sans nécessairement respecter la norme établie. Ce que le ministre annonçait réellement, c’est que le gouvernement émet une nouvelle norme, appelons-la « la norme Glencore ».
Celle-ci peut compter sur différents paramètres : une recommandation politique de la Santé publique, une indifférence pour la santé des enfants et des femmes enceintes de la région, un silence complice de tous les gouvernements qui se sont succédé et la forte dépendance économique régionale pour l’entreprise.
Intervention « politique »
La saga Horne qui nous a occupés durant tout l’été n’est devenue une priorité que lorsqu’on a appris que le Dr Arruda, en sa qualité de directeur national de santé publique, est intervenu pour que des informations soient dévoilées quant à l’incidence des émissions des polluants sur la santé des citoyens de Rouyn. C’est donc l’intervention « politique » du Dr Arruda qui a mis le feu aux poudres, ce n’est pas parce que tout d’un coup on s’est réveillé collectivement devant une trop longue catastrophe sanitaire et environnementale.
Et aujourd’hui, devant le tollé, on essaie de nous faire croire que le gouvernement prend ses responsabilités, que la Santé publique fait des recommandations basées sur la science. Si tel est le cas, pourquoi ne pas hausser la norme nationale à 15 nanogrammes par mètre cube pour toutes les régions du Québec ? Poser la question, c’est y répondre.