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TOUT COMPRENDRE – Comment Sony tente de faire capoter le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft



La consolidation du secteur du jeu vidéo apporte un souffle nouveau dans la bataille que se livrent les géants du milieu. Mais cela n’empêche pas la rivalité entre Sony et Microsoft de s’exprimer.

Faute de composants électroniques, la bataille attendue entre consoles de dernière génération déçoit. Bientôt deux ans après le lancement fin 2020 de la PlayStation 5 et des Xbox Series X et S, les constructeurs Sony et Microsoft ont délaissé leur traditionnelle guerre des ventes. Désormais, c’est à coup de rachat que les deux rivaux s’affrontent.

Alors qu’une consolidation du marché du jeu vidéo est en cours, chacun place ses pions. Pourtant, Microsoft semble avoir assommé la concurrence avec l’annonce du rachat d’Activision Blizzard le 18 janvier. Avec cette opération à 68,7 milliards de dollars, le fabricant de la Xbox pourrait mettre la main sur des franchises iconiques du jeu vidéo telles que Call of Duty, World of Warcraft, Diablo ou encore Candy Crush.

• Où en est la vente d’Activision Blizzard ?

Après son annonce en début d’année, le rachat a passé une étape symbolique mais cruciale. Le 28 avril, 98% des actionnaires du groupe Activision Blizzard ont validé la vente à Microsoft. Désormais, le mariage a jusqu’au mois de juin 2023 pour être entériné. Mais cela devra passer par un accord de la part des autorités de la concurrence.

• Pourquoi l’opération est particulièrement surveillée ?

En cas de finalisation de la vente, Microsoft deviendrait le troisième acteur du secteur du jeu vidéo, derrière le chinois Tencent et le japonais Sony. Mais c’est l’ampleur de l’acquisition qui préoccupe les autorités de régulation de la concurrence. Si jamais un tel montant n’a été mis sur la table dans le domaine du jeu vidéo, ce sont les conséquences du rachat qui doivent être étudiées.

Aux Etats-Unis, les lois anti-trust cherchent à limiter ou à empêcher les monopoles de certaines entreprises sur un marché. C’est pourquoi la Commission fédérale du commerce américaine (FTC) a été chargée de se pencher sur ce dossier. Mais au total, ce sont trois autorités de la concurrence que Microsoft devra convaincre. Comme l’explique le site GamesIndustry, en plus de la FTC, les autorités britanniques et européennes auront elles-aussi leur mot à dire.

• Où en sont les vérifications ?

L’autorité de la concurrence américaine a terminé sa première phase d’examen. Celle-ci consiste à consulter l’ensemble des concurrents à travers des questionnaires. Désormais, une seconde étape de vérification est en cours afin de déterminer les impacts de la vente sur le secteur du jeu vidéo. Au Royaume-Uni, la première phase doit se terminer en septembre. En revanche, l’enquête européenne n’a pas encore commencée

Ces décisions pourraient mettre à mal les projets de Microsoft en cas de refus. Mais des conditions peuvent également être mises en œuvre afin d’approuver la vente tout en limitant ses conséquences. C’est précisément pour ces raisons que les concurrents de Microsoft, Sony – fabricant de la PlayStation – en tête, profitent de cette période pour faire jouer leur influence.

• Quel est le principal point qui pourrait faire capoter la vente ?

Franchise parmi les plus importantes du secteur, Call of Duty génère le plus de crainte. La licence de jeu de tir (propriété d’Activision) figure chaque année parmi les meilleures ventes. Elle permet surtout à Sony de proposer depuis de nombreuses années des privilèges sur sa PlayStation. En achetant le nouvel opus annuel sur la console japonaise, les joueurs peuvent accéder à des contenus et des versions de test du jeu en avance.

Si la licence change de propriétaire, Sony devrait logiquement perdre ses avantages au profit de Microsoft. L’américain pourrait même privilégier ses propres clients: les joueurs Xbox.

• Les craintes de Sony sont-elles légitimes ?

Au lendemain de l’annonce du rachat d’Activision annoncée, la communauté de joueurs PlayStation s’inquiétait déjà d’une possible exclusivité du jeu, c’est-à-dire une commercialisation uniquement sur certaines plateformes. Plus récemment, l’entreprise japonaise a estimé que la série de jeux était essentielle et en mesure d’influencer le choix d’achat d’une console auprès d’un joueur. Un argument qui résonne d’autant plus dans le cadre d’un renouvellement du parc de machines de jeu lié à la sortie de la PlayStation 5 et des Xbox Series X et S fin 2020.

Pourtant, Microsoft s’est rapidement voulu rassurant auprès des régulateurs. Le constructeur de la Xbox a annoncé son intention de ne pas priver son rival des titres Call of Duty. Il a même avoué qu’une exclusivité du jeu ne serait pas rentable sur le plan financier. Les craintes de Sony semble donc être exagérées.

Ces différentes prises de position ont été relatées à travers les questionnaires des autorités de la concurrence. Si les entités américaines, britanniques et européennes sont les principales à pouvoir décider du sort de l’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft, d’autres pays s’intéressent à la vente. C’est notamment le cas du Brésil et de la Nouvelle-Zélande dont certains documents ont pu être rendus publics.

• D’autres indiscrétions ont-elles été mises à jour par ces documents ?

Lors de l’examen des documents brésiliens, il a notamment été confirmé la supériorité de Sony en termes de vente de consoles. Discret sur le nombre d’exemplaires de machines écoulées lors de la précédente génération, Microsoft a officialisé ses mauvaises performances commerciales. L’entreprise américaine a reconnu que la PlayStation 4 s’est vendue au moins deux fois plus que la Xbox One.

Toujours dans les échanges avec les autorités brésiliennes, Microsoft s’est plaint que son rival avait payé des studios de développement pour les empêcher d’intégrer certains jeux dans le catalogue Xbox Game Pass. Ce service permet à des joueurs d’accéder à un panel de titres dans le cadre d’un abonnement mensuel.

Ce coup bas marketing fait partie de la nouvelle guerre des consoles qui voit les constructeurs se battre à travers les performances de leur machine, les jeux exclusifs, mais désormais également avec la qualité des services proposés.

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