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« Au Chili comme ailleurs, la démocratie a besoin d’oxygène et doit être renforcée »

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Elisa Loncon Antileo.

Universitaire spécialisée dans l’étude des langues autochtones, Elisa Loncon Antileo est issue du peuple mapuche au Chili et militante de longue date pour la reconnaissance des droits des peuples autochtones. Elle a été élue, en juillet 2021, à la présidence de la convention chargée de rédiger la nouvelle Constitution du pays, sur laquelle les Chiliens se prononceront, le 4 septembre, par référendum. Lors d’un scrutin à vote obligatoire, ils devront dire s’ils acceptent (apruebo) ou rejettent (rechazo) le texte prévu pour remplacer la Constitution héritée de la dictature d’Augusto Pinochet.

De passage en France, Elisa Loncon Antileo participe, les 23 et 24 août, au festival Agir pour le vivant, à Arles. Au programme : un dialogue avec le philosophe Edgar Morin et la présentation de l’exposition de photographies « Forêts géométriques » qui retrace les luttes des Mapuche pour défendre la forêt face au développement de la monoculture de l’industrie du papier.

Après un an de travaux, dans quel état d’esprit abordez-vous le référendum, ultime étape du processus constitutionnel ?

Je suis pleinement satisfaite du texte humaniste que nous avons réussi à élaborer. Notre proposition de Constitution ouvre de nouvelles voies démocratiques, en plaçant la parité et la pluralité des cultures au cœur du système politique. Elle reconnaît les droits de chacun et affirme les règles nécessaires pour vivre ensemble dans le respect des différences, qu’elles soient de genre, de religion ou d’origine.

Mais je suis aussi inquiète à l’idée qu’elle ne soit pas adoptée, car, ces derniers temps, le rejet semble avoir pris le dessus. Des partisans de la droite s’y opposent et diffusent de fausses informations, cherchant à convaincre par des mensonges les citoyens peu informés. Ils nous présentent comme voulant diviser le pays, alors que notre approche vise, au contraire, à unir le Chili dans sa diversité.

Lire aussi : Constitution au Chili : le projet final remis au président, référendum en septembre

C’est inquiétant, car une démocratie ne se construit pas sur des mensonges, elle a besoin d’éthique et d’une participation citoyenne éclairée. Je suis linguiste et, pour moi, le langage est un instrument de dialogue et de paix, pas un outil de mensonge. Pour l’heure, ni l’approbation ni le rejet n’ont encore gagné. Le vote étant obligatoire, beaucoup de jeunes de 18 ans vont voter, et il est probable qu’ils fassent la différence.

Comment le travail de rédaction s’est-il organisé ?

Le processus est né, en 2019, d’une décision parlementaire pour trouver une issue à la révolte sociale et à la crise politique que traversait le pays. Près de 80 % des Chiliens ont demandé par référendum qu’une nouvelle Constitution soit mise en chantier, non par des députés ou des experts, mais par des citoyens démocratiquement élus, incluant pour moitié des femmes et intégrant des représentants des peuples autochtones.

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Written by Stephanie

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