Rare visite que celle d’un chancelier allemand au Canada. Disons que le retour d’ascenseur était nécessaire.
Olaf Scholz a de quoi être reconnaissant envers le gouvernement Trudeau. Pour le roi de la vertu, on imagine à quel point il a été douloureux de suspendre les sanctions contre la Russie afin d’autoriser l’exportation d’une turbine essentielle à l’approvisionnement en gaz naturel de l’Allemagne.
Comme quoi la solidarité envers l’Ukraine est parfois à géométrie variable.
Le thème de la sécurité énergétique, donc, s’imposait. Or, le chancelier allemand a choisi de ne pas mettre les pieds en Alberta!
Pour Justin Trudeau et son hôte, cette visite de haut niveau vise à changer le débat sur les impacts néfastes de la guerre en Ukraine.
Et si elle pouvait servir de moteur à une transition plus rapide vers les énergies vertes?
L’or vert
De Jean Charest à Éric Duhaime, il ne manque pas de voix au pays pour lancer le Canada dans la course vers les exportations de gaz naturel vers l’Europe en passant par le Québec et l’Atlantique.
C’est là que la visite du chancelier allemand s’est avérée payante. Il a montré aussi peu d’enthousiasme pour un tel virage que le premier ministre Trudeau. Le Canada n’a pas les infrastructures pour offrir une solution à court terme. Et encore faudrait-il démontrer la viabilité financière de tels projets, ont-ils plaidé.
C’est plutôt le potentiel en hydrogène vert qui fait rêver.
Elle est là la nouvelle alliance Canada-Allemagne. Deux dirigeants progressistes, soucieux de sauvegarder leurs ambitions climatiques dans un contexte explosif.
Le Canada, puissance mondiale en énergies vertes. Ça fait un beau slogan. Encore faut-il y arriver. À ce chapitre, le gouvernement Trudeau devra montrer une détermination et une discipline qu’on ne lui connaît pas.