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Rocket Lab s’offre une mission privée à destination de Vénus



À l’ère du New Space, Rocket Lab souhaite ouvrir un nouveau marché, celui de l’exploration scientifique « low cost ». Cette entreprise qui commercialise avec succès le petit lanceur Electron a développé Photon, un petit étage supérieur capable d’un vol interplanétaire. Un pari technologique inédit qui pourrait bien révolutionner l’exploration des environs proches autour de la Terre.

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Si SpaceX veut envoyer des humains sur Mars afin de coloniser la Planète rouge, Rocket Lab a des objectifs moins ambitieux mais non dénués d’intérêts scientifiques et technologiques. Cette société américaine d’origine néo-zélandaise, fondée par Peter Beck, souhaite réaliser une petite mission d’exploration dans les nuages de Vénus afin de faire la démonstration qu’une mission d’exploration privée à faible coût, à mise en œuvre rapide et avec un retour scientifique intéressant, est possible à l’aide de petits véhicules de lancement.

Entièrement financée par des fonds privés, Venus Life Finder (VLF), c’est son nom, sera la première mission privée d’exploration de Vénus.

Rocket Lab, bien installé sur le marché de lancement des petites charges avec son lanceur Electron, a développé l’étage supérieur Photon qui fait le pari de rendre l’exploration spatiale accessible à « tous » avec des missions d’exploration low cost à destination des planètes Mars et Vénus, ainsi qu’autour de la Lune et dans le voisinage terrestre.

Un étage capable d’effectuer des croisières interplanétaires de longue durée

Cet étage supérieur de Rocket Lab est un pari technologique en passe d’être réussi. Cet étage a aussi bien été conçu pour l’orbite basse que pour des missions interplanétaires avec une avionique résistante aux radiations, des technologies de navigation et de communication adaptées à l’espace profond ainsi qu’un système de propulsion capable de redémarrer plusieurs fois en orbite. Ce petit étage astucieux a déjà montré ses capacités avec le lancement réussi de la sonde Capstone à destination de la Lune pour le compte de la Nasa. Toujours pour la Nasa, Rocket Lab prépare le lancement de la mission Escapade (Escape and Plasma Acceleration and Dynamics Explorers) qui sera lancée à destination de Mars en 2024.

Pour démontrer l’étendue des possibilités d’utilisation de Photon, après la Lune et avant Mars, Rocket Lab a décidé de financer une mission inédite vers Vénus dont le lancement est prévu en mai 2023.

Voir si de la vie existe dans les nuages de Vénus

Certes, Venus Life Finder n’est pas une mission du même ordre de grandeur que les missions de la Nasa ou de l’ESA de plusieurs centaines de kilogrammes. La sonde de Rocket Lab se présente sous la forme d’un cône sphérique à demi-angle de 45 degrés environ et 40 centimètres de diamètre. Elle embarque une charge utile de seulement un kilogramme dont l’unique instrument est un néphélomètre autofluorescent (AFN). La sonde communique directement avec la Terre par le biais d’un lien de communication en bande S avec une antenne hémisphérique qui renvoie des données scientifiques capturées pendant la descente et stockées à bord.

Cette forme plutôt surprenante pour une sonde d’exploration ne doit rien au hasard. Elle a été dessinée pour tenir compte de différentes caractéristiques de stabilité dans divers régimes d’écoulement (hypersonique, transsonique, subsonique, etc.). Cette forme s’explique aussi par le fait que les servitudes nécessaires au voyage interplanétaire seront installées sur l’étage Photon. Pour expliquer la petite taille et la faible masse de VLF, il faut savoir que la sonde est dimensionnée par rapport aux capacités de lancement d’Électron qui peut placer 225 kilos en orbite basse (LEO low earth orbit) et 150 kilos en orbite héliosynchrone (SSO, Sun Synchonous Orbit).

Cette mission est la première occasion de sonder directement les particules du nuage de Vénus depuis près de quatre décennies. Elle a comme principaux objectifs de voir s’il existe des conditions d’habitabilité dans l’atmosphère de Vénus et ses nuages et des signes de vie. Malgré les contraintes de masse, de débit de données et le temps limité passé dans l’atmosphère de Vénus, des avancées scientifiques majeures sont possibles, souligne l’équipe de Rocket Lab. Venus Life Finder devrait fonctionner seulement quelques minutes dans l’atmosphère de Vénus. L’équipe du projet s’attend à 330 secondes d’observation qui se dérouleront entre 45 et 60 kilomètres d’altitude et n’exclut pas un « bonus » avec un fonctionnement de la sonde encore plus bas, un court instant, et qu’elle soit capable de collecter des données et les retourner vers la Terre.

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