Au micro de BFMTV, l’astronaute français revient sur la mission Artémis qui doit débuter ce lundi, avec le lancement d’une fusée depuis les États-Unis.
“C’est le retour de l’humanité vers la Lune.” Avec la mission Artémis, une “nouvelle ère” commence, se félicite Thomas Pesquet. Invité de BFMTV, le célèbre astronaute français qui a commandé l’ISS en 2021 se réjouit du début de cette mission ce lundi. La nouvelle fusée géante de la Nasa (SLS) et la capsule Orion à son sommet doivent en effet décoller, depuis la Floride, pour aller se placer en orbite autour de la Lune.
L’objectif: s’assurer que le SLS et la capsule Orion pourront bien transporter des astronautes en toute sécurité à l’avenir.
“C’est le retour de l’humanité vers la Lune, mais d’une manière plus durable, plus collégiale. Pas en compétition mais en coopération, pour s’établir là-bas de manière un peu plus longue”, s’enthousiasme Thomas Pesquet.
“Il reste plein d’autres choses à faire”
Pour le scientifique français, l’humanité ne sait pas encore tout du satellite qui tourne autour de la Terre. “Les missions Apollo nous ont permis d’en apprendre essentiellement sur la géologie. On a rapporté beaucoup de roches de la surface de la Lune, mais il reste plein d’autres choses à faire” sur la surface de la Lune, explique-t-il.
“On sait qu’il y a de l’hélium 3, qu’il y a des ressources un peu rares, mais qui sont sur la Lune… On sait qu’on pourrait mettre un télescope sur la face cachée et on pourrait observer l’espace comme le fait le James Webb Telescope mais d’une manière encore plus simple”, détaille Thomas Pesquet.
Après la Lune, l’étape suivante sera la planète rouge. “On sait que scientifiquement, Mars, c’est plus intéressant, personne ne s’en cache. Mais aujourd’hui, on n’est pas capable d’aller jusqu’à Mars”, explique le Français.
“Sans l’Europe, les Américains ne peuvent pas aller sur la Lune”
En attendant d’avoir les moyens pour s’envoler encore un peu plus haut dans le ciel, plusieurs vols seront prévus vers la Lune d’ici 2030, indique Thomas Pesquet. Et l’astronaute compte bien faire partie du voyage.
“‘L’Europe (l’Agence spatiale européenne, ndlr) fait la moitié de la capsule Orion. Sans l’Europe, les Américains ne peuvent pas aller sur la Lune, et évidemment la réciproque est vraie”, affirme le Français.
Dans les trois vols prévus d’ici 2030, “il y aura des Européens à bord grâce à cette contribution. Et évidemment, tout le monde va lever la main”, prévient Thomas Pesquet.
“Je ne serai pas le seul: ça va se jouer autrement que sur le côté volontariste. Mais oui, il y a une chance non-négligeable (…) pour se retrouver un jour au sommet de cette fusée, et ce serait un moment magique”, dit-il.