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Les embryoïdes, modèles à la frontière scientifique et éthique avec l’embryon

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Embryons synthétiques cultivés dans le laboratoire de l’Institut Weizmann des sciences, à Rehovot ((Israël), le 4 août 2022.

Qu’est-ce qu’un embryon ? La réponse semble évidente : un organisme issu de la fusion de deux gamètes, mâle et femelle, dans ses premiers stades de développement. Cette évidence est pourtant bousculée par les travaux de recherche de différentes équipes permettant d’obtenir des cultures cellulaires capables de développer des caractéristiques des embryons sans passer par la traditionnelle fusion spermatozoïde-ovule, à partir de cellules souches par exemple. La description cet été, dans Cell puis Nature, d’embryoïdes de souris cultivés in vitro jusqu’à 8,5 jours – près de la moitié de la gestation naturelle chez le rongeur – en offre une illustration frappante, et invite à s’interroger sur la frontière toujours plus ténue entre ces entités et les embryons « classiques ».

En France, où la dernière révision des lois de bioéthique date de 2021, la définition juridique de l’embryon humain n’est pas expressément posée. Certains pays font référence aux stades de développement, à la potentialité de développer un individu. « Il est intéressant de noter que la Cour [de justice de l’Union européenne, dans un jugement de 2011] considère que ce qui constitue un embryon est soit un processus (fécondation, parthénogenèse), soit un résultat (une cellule possédant un noyau humain mature). Cette double approche se retrouve dans diverses législations », souligne le comité d’éthique de l’Inserm, dans une note de 2019 consacrée à « la recherche sur les embryons et les modèles embryonnaires à usage scientifique ».

« Un code de conduite »

« Le comité d’éthique de l’Inserm est impliqué dans un projet européen (Hybrida) au sein duquel nous avons la responsabilité de produire un guide de bonnes pratiques et un code de conduite pour les recherches sur les organoïdes, indique Hervé Chneiweiss, son président. Nous sommes également en lien avec la Société internationale pour la recherche sur les cellules souches [ISSCR] pour harmoniser nos propositions sur l’implémentation des réglementations nécessaires devant les évolutions récentes. »

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« Depuis une dizaine d’années, en cultivant des cellules embryonnaires de souris mais aussi humaines, on s’est aperçu que leur potentiel d’auto-organisation était probablement sous-estimé », note Nicolas Rivron, dont l’équipe, à l’Académie des sciences de Vienne, a notamment obtenu en 2018 chez la souris, puis en 2021 chez l’humain, le premier « blastoïde », un modèle de blastocyste, terme désignant l’embryon avant son implantation dans l’utérus. Blastoïdes, mais aussi organoïdes, tératoïdes, gastruloïdes et embryoïdes : ce champ de recherche a vu éclore tout un « zoo » d’assemblages cellulaires récapitulant plus ou moins fidèlement les premiers stades de développement d’organes, en 2 puis 3 dimensions, ou d’organismes plus intégrés.

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