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Au Royaume-Uni, la première ministre, Liz Truss, annonce un gel des prix d’énergie

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La nouvelle première ministre britannique, Liz Truss, à Londres, le 8 septembre 2022.

Deux jours après son arrivée à Downing Street, Liz Truss a annoncé, jeudi 8 septembre, un plan d’aide massif pour les ménages et les entreprises face à l’envolée des coûts de l’énergie, assorti d’une ambitieuse politique de forage tous azimuts avec une relance de la fracturation hydraulique et un réexamen de la trajectoire vers la neutralité carbone.

Les factures pour un ménage moyen vont être plafonnées à 2 500 livres (2 883 euros) par an, « soit une économie de 1 000 livres [1 153 euros] » par an par rapport à ce qu’il aurait dû payer sans intervention du gouvernement. Les entreprises et institutions publiques comme les écoles toucheront des « aides équivalentes pendant six mois ».

« Il faut être audacieux »

« C’est un moment pendant lequel il faut être audacieux. Nous faisons face à une crise de l’énergie (…) et ces interventions auront un coût », a reconnu la dirigeante au Parlement ; mais « les mesures annoncées aujourd’hui vont avoir des bénéfices importants pour notre économie », a-t-elle ajouté.

Les mesures de soutien, qui comprennent aussi une levée temporaire des taxes sur l’énergie destinées à financer la transition vers la neutralité carbone, coûteront des dizaines de milliards de livres. D’après plusieurs médias dont le Times, l’addition s’élèverait à 150 milliards de livres (172,9 milliards d’euros). C’est plus que les 70 milliards de livres (80,7 milliards d’euros) dépensés pour payer les salaires des employés en chômage technique pendant toute la pandémie.

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C’est aussi un virage drastique par rapport à la campagne menée par Liz Truss, qui décrivait les aides directes comme des « pansements » incapables de résoudre les problèmes de fond. Mais la pression devenait intenable face à la crise du coût de la vie ; économistes, ONG, syndicats et mêmes énergéticiens ont alerté sur une catastrophe humanitaire se profilant pour cet hiver si rien n’était fait. Le Royaume-Uni est très dépendant des prix du gaz, qui ont été multipliés par sept en un an, en particulier à cause des tensions sur l’approvisionnement depuis le début de la guerre en Ukraine.

Les prix de gros de l’électricité et du gaz étaient jusqu’alors répercutés entièrement sur les entreprises et les ménages, malgré des aides du gouvernement précédent, qui se sont rapidement révélées insuffisantes.

Le chiffrage sera donné par le ministre des finances, Kwasi Kwarteng, plus tard ce mois-ci lors d’une déclaration budgétaire. Le financement est prévu par emprunt sur les marchés financiers, ce qui risque d’alourdir la dette nationale, déjà montée en flèche pendant la pandémie. Le gouvernement espère que le gel des factures d’énergie, qui ont doublé sur un an, va calmer l’inflation galopante, qui dépasse 10 % et devrait encore grimper.

Lever le moratoire sur la fracturation hydraulique

Le plan du nouveau gouvernement prévoit aussi de lever le moratoire sur la fracturation hydraulique et la possible extraction de gaz et pétrole de schiste dans le pays, technologie très controversée aux retombées disputées. Le précédent premier ministre, Boris Johnson, avait lui-même mis en doute l’impact du « fracking » sur les prix de l’énergie étant donné que les renouvelables sont dorénavant moins chers que les hydrocarbures.

Si la stratégie énergétique du précédent gouvernement prévoyait déjà une relance de l’exploration en mer du Nord, la sécurité énergétique ayant repris le dessus sur l’urgence climatique depuis la guerre en Ukraine, le plan présenté par Mme Truss espère « cent nouvelles licences » d’exploration et de forage.

Downing Street veut aussi augmenter la part du secteur nucléaire, dont le parc de centrales est limité et vieillissant au Royaume-Uni, dans le sillage de ce que souhaitait déjà le gouvernement Johnson.

Liz Truss confirme par ailleurs, comme elle l’a évoqué pendant sa campagne, qu’elle veut « réexaminer » l’objectif de neutralité carbone pour 2050 « d’ici à la fin de l’année pour s’assurer qu’il ne fait par porter un fardeau trop lourd aux entreprises et aux consommateurs ». Elle avait dit mardi se refuser à étendre une taxe sur les énormes bénéfices des géants pétroliers.

Le cocktail des aides directes massives et des baisses d’impôts effraie les marchés, qui craignent un nouveau grave dérapage des finances publiques après la pandémie. Signe de la défiance des investisseurs, les bons du Trésor britanniques à dix ans se sont tendus, bondissant mardi à plus de 3 %, au plus haut depuis une décennie.

Le leader travailliste, Keir Starmer, a rappelé avoir plaidé pour le gel des factures énergétiques depuis plusieurs mois et demandé une fois encore : « Qui va payer ? ». Il accuse Mme Truss de « protéger les profits [des géants] du pétrole et du gaz et forcer les gens à payer la facture » par l’impôt pendant des décennies.

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Le Monde avec AFP

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Written by Stephanie

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