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Jérôme Seydoux vise une introduction en Bourse pour Pathé en 2024

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Publié le 9 sept. 2022 à 6:30

Jérôme Seydoux a tranché. Tournant en vue pour la doyenne du cinéma français, fondée par les frères Pathé en 1896. « Pathé se prépare à se faire coter en Bourse. Cela fait au moins un an qu’on y travaille. On est déjà très avancé pour être en mesure de le faire en 2024 », confie aux « Echos » le président de Pathé. Pour le groupe présidé par Jérôme Seydoux – qui a repris l’ensemble des salles de Gaumont à son frère cadet Nicolas Seydoux pour 380 millions d’euros en 2017 -, l’objectif est de renforcer sa capacité d’investissement à une période charnière pour l’industrie du cinéma.

« On veut faire appel au public pour rechercher des capitaux. On en a besoin pour investir, explique-t-il. Les salles ayant été fermées pendant deux ans, c’est un métier qui a beaucoup souffert. Même si on a été aidé par les gouvernements dans les pays où on opère, une entreprise arrêtée est appauvrie. Il faut qu’on soit en mesure d’innover. » Le patron de Pathé explique sa décision par la nécessité de renforcer ses investissements à la fois dans les salles et les contenus.

Investissement de 100 millions d’euros

« Il faut qu’on investisse dans les salles. Les projecteurs numériques classiques sont aujourd’hui obsolètes. Ils ont été installés il y a dix ans et sont en fin de vie. Tous les exploitants dynamiques sont en train de passer aux projecteurs laser qui donnent une meilleure image, ont une longévité plus longue et consomment deux fois moins d’électricité. Pour Pathé, cela représente un investissement de 100 millions d’euros environ », estime-t-il.

La décision de Pathé intervient au moment où Cineworld, deuxième plus gros opérateur aux Etats-Unis, vient de déposer son bilan dans le cadre du régime du Chapter 11. Mais Jérôme Seydoux souligne que, si Hollywood domine le cinéma mondial, dans le métier de l’exploitation, les opérateurs les plus dynamiques sont plutôt les Coréens, les Mexicains, les Canadiens et certains Européens. Selon lui, « l’exploitation est un peu le parent pauvre du système américain ».

Tout en restant optimiste sur l’avenir des salles, Jérôme Seydoux veut redonner à Pathé les moyens de son développement après deux années difficiles (100 millions d’euros de pertes sur 2020-2021). Sa décision intervient dans un contexte tendu pour la fréquentation (-30 % au premier semestre par rapport à 2019). Dans un premier temps, Jérôme Seydoux, 87 ans, avait exploré l’idée d’ouvrir le capital de Pathé à un partenaire. Après avoir discuté avec le patron de Free (et actionnaire du groupe « Le Monde »), Xavier Niel, le président de Pathé a vainement approché UGC. « Nous avions proposé à UGC de fusionner en 2021, car nous sommes très complémentaires et que dans l’avenir, il faudra être plus gros pour avoir la capacité de se développer sur le long terme », explique-t-il.

Approche d’UGC, en vain

Favorable à une réforme de la chronologie des médias en France, le patron de Pathé ne cache pas que la montée en puissance des « streamers » (Netflix, Disney+, Apple, Amazon…) change la donne au niveau de la production. « Les plateformes de streaming ne sont pas nos concurrents directs, dit-il. Nous sommes complémentaires. Voir ‘Top Gun’ en Dolby, en IMAX, en 4DX, cela n’a rien à voir avec un visionnage sur votre télévision. Là où on est en concurrence, c’est sur les contenus [films ou séries]. Si on veut que les contenus ne soient pas tous décidés aux Etats-Unis, il faut qu’il y ait des acteurs comme Pathé capables de garder nos grands talents européens. » C’est pourquoi il se déclare en faveur de la fusion TF1-M6, même si Pathé va « perdre un guichet ».

En marge de la préparation de sa cotation, Pathé a déjà commencé à se lancer dans la production de séries. « Pour attirer les talents, il faut qu’on puisse travailler avec eux à la fois sur les films et les séries », note-t-il. Par ailleurs, en 2023, Pathé va lancer son propre service de VoD (vidéo à la demande) sur le marché français, après avoir testé un service analogue aux Pays-Bas depuis cinq ans.

Cinq sorties majeures

Après le succès de « Coda » (le « remake » de « La Famille Bélier » vendu à Apple pour cause de pandémie), Pathé prépare cinq sorties majeures pour 2023 : deux films sur « Les Trois Mousquetaires » de Martin Bourboulon, « Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu » de Guillaume Canet, avec le producteur Alain Attal, le prochain Dany Boon, « La Vie pour de vrai », et le prochain film d’Albert Dupontel, « Second tour ». En outre, le producteur en titre de Pedro Almodovar a confié à Antonin Baudry (réalisateur du « Chant du loup ») la préparation de deux films sur Charles de Gaulle à Londres, dont le tournage doit démarrer en 2023.

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Written by Germain

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