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Les petites moules qui bouchent la baie du Mont-Saint-Michel

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Un épandage de moules sous-calibrées sur la plage de la Larronière, à Cherrueix (Ille-et-Vilaine), en août 2022.

« Allez-y, sentez », lancent Jean-Luc Christel et Marie Feuvrier sur la grève de la Larronière, à Cherrueix (Ille-et-Vilaine). Le sable est couvert de petites moules que des épandeurs tirés par des tracteurs déversent à quelques mètres de là. « Parfois, on ne peut plus sortir à cause des odeurs », se plaint le premier, riverain du site qui fait face au Mont-Saint-Michel.

En ce mois d’août suffoquant, les deux membres de l’Association pays d’Emeraude mer environnement (Apeme) viennent vérifier que les mytiliculteurs se conforment aux mesures du nouvel arrêté préfectoral du 8 juillet, qui encadre le déversement des moules non commercialisables sur le sable en baie du Mont-Saint-Michel. « La baie est un bien commun protégé, nous voulons que les lieux soient respectés », soutient Marie Feuvrier, septuagénaire à la voix discrète. L’association qu’elle préside se bat contre ces dépôts depuis près d’une décennie.

Au moins 4 centimètres

Dans le premier bassin de production français, qui concentre les 318 000 pieux d’élevage de la seule moule de bouchot d’appellation d’origine protégée (AOP), les bivalves qui ne respectent pas les critères pour être vendus dans le commerce terminent en effet leur vie dans le sable. Parmi ces critères, le mollusque doit atteindre la taille de 4 centimètres.

Faute d’y arriver, 20 % de la production sont dispersés quand, selon la profession, entre 10 000 et 12 000 tonnes de moules sont commercialisées chaque année. Gisantes, les petites moules composent un mets apprécié des milliers de goélands qui vivent là. Mais avec quelles conséquences sur l’environnement ?

Le sous-préfet de Saint-Malo, Philippe Brugnot, indique « qu’a priori il n’y a pas de risque pour la population ». Sur le plan de la biodiversité, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) émet davantage de réserves dans son avis ­d’expertise de 2021. Sous la couche de moule, l’estran, le sable découvert à marée basse, devient plus dur et la demande en oxygène augmente. Un danger pour les espèces qui l’habitent.

Mauvaises pratiques

« Avant la mécanisation, les moules étaient triées à la main », explique Marie Feuvrier. L’arrivée des machines, à partir des années 1970, a intensifié la production et provoqué plus de déchets : question tri, elles n’ont pas la précision d’une cueillette manuelle. Dès lors, les plus petites moules ont fini sur l’estran, sans étude d’impact environnemental ni réglementation. Un premier arrêté préfectoral a été adopté pendant l’été 2021 donnant une dérogation aux mytiliculteurs pour « application au sol » des bivalves trop petits. Il a été annulé par le tribunal administratif de Rennes en décembre après la contestation de l’Apeme et de l’association Sites et monuments (également représentée par Marie Feuvrier).

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Written by Stephanie

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