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en France, prairies, maïs et pommes de terre ont été les plus affectés par la sécheresse


Un agriculteur récolte un champ de maïs à Courcebœufs (Sarthe), le 18 août 2022.

Dans les Landes ou les Pyrénées-Atlantique, les champs de maïs portent les stigmates de la sécheresse. Epis rares, feuilles brûlées. Les témoignages des agriculteurs confirment le verdict. « Je vais peut-être récolter 40 quintaux de maïs grain cette année, contre 110 en 2021. L’an dernier, j’en avais vendu une bonne partie. Cette année, cela suffira peut-être juste à nourrir mes animaux, si la qualité est suffisante », explique Damien Duboué, éleveur-engraisseur de canards à Saint-Lon-les-Mines (Landes).

« J’ai évalué mon rendement à 30 quintaux, en moyenne, contre 120 en 2021 », estime Thomas Marty, à Sallespisse (Pyrénées-Atlantiques). Il a choisi de valoriser son maïs en le vendant sur pied à un acheteur espagnol. Les deux exploitations ont en commun de ne pas être irriguées. Mais même celles qui le sont voient leur rendement se replier cette année.

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Même s’il est encore trop tôt pour tirer un bilan définitif, la récolte du maïs grain étant en cours, les agriculteurs savent que cette culture a tout particulièrement souffert de la sécheresse et des vagues de chaleur successives. L’Association générale des producteurs de maïs table sur une récolte inférieure à 11 millions de tonnes, un niveau qualifié d’« historiquement bas ». Si le chiffre se confirmait, il marquerait un retrait de près de 20 % par rapport à la moyenne quinquennale. Des agriculteurs ont, en effet, parfois fait le choix de couper la plante pour en faire du fourrage, plutôt que de récolter le grain. Une décision qui porterait sur plus de 80 000 hectares.

Maïs grain et fourrage étant essentiellement destinés aux animaux, le moral n’est donc pas au beau fixe chez les éleveurs. Tout particulièrement, chez ceux qui ont des bovins, également confrontés à des pâturages devenus paillassons. Selon le dernier relevé du ministère de l’agriculture du 20 août, la production d’herbe est inférieure de 31 % par rapport à la normale depuis le début de l’année. Une situation qui a contraint des agriculteurs à aller déjà puiser dans la réserve de fourrage de l’hiver pour nourrir les animaux.

« Artichauts, oignons et échalotes » pénalisés

Cette situation quasi générale touche des régions qui n’étaient guère habituées à ce régime. En particulier, la Bretagne, où d’autres cultures ont souffert. « Même si les légumes sont irrigués, les températures inhabituelles, avec des pointes à 39 °C voire 41 °C, ont pénalisé les artichauts, les oignons et les échalotes », explique Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France. Heureusement, les pluies tombées à partir de la fin août redynamisent les prairies bretonnes. « Depuis début septembre, les vaches pâturent à nouveau l’herbe reverdie. Mais j’ai commencé à donner du fourrage le 10 juillet », raconte Mathieu Roetta, producteur laitier bio à Mouazé (Ille-et-Vilaine).

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