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Comment la crise de l’énergie affecte les finances des laboratoires de recherche et les universités en France

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Un élément du synchrotron Soleil, à Saclay (Essonne), en novembre 2020.

Un fleuron de la recherche française, le synchrotron Soleil, près de Saclay (Essonne), devra-t-il s’arrêter plusieurs semaines, l’an prochain, pour cause de facture d’électricité trop importante, lui qui fonctionne quasiment sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? Et, avec lui, d’autres grands équipements de recherche ou de laboratoires vont-ils stopper leurs activités ?

Il y a quelques semaines, Jean Daillant a reçu une estimation des coûts électriques trois fois plus élevée que le montant de 2022, soit presque 17 millions d’euros. « Avec le montant annoncé pour 2023, c’est sûr, ça ne passera pas », constate le directeur général de Soleil, instrument destiné à percer les secrets intimes de la matière, depuis des matériaux de haute technologie, jusqu’à des fossiles préhistoriques ou des œuvres d’art.

La crise énergétique plonge dans l’incertitude les universités et les organismes de recherche qui voient les montants de leurs factures s’envoler dès cette année. Selon les premières estimations du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, le surcoût lié à la hausse des prix des fluides et énergies atteindrait au moins 80 millions d’euros pour les universités et 40 millions d’euros pour les organismes de recherche, « des sommes non négligeables à trouver », a expliqué la ministre Sylvie Retailleau, lors d’une audition au Sénat, le 20 juillet.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Sylvie Retailleau : « Nous devons reconnaître le droit de se tromper et de se réorienter après une année d’études »

Les surcoûts ne s’arrêtent pas là : appliquée depuis le 1er juillet, la hausse de 3,5 % du point d’indice – qui sert à calculer le traitement des agents publics – occasionne, en 2022, une dépense supplémentaire de 370 millions d’euros pour les universités et de 120 millions d’euros pour les organismes de recherche. Face à ces dépassements exceptionnels, plusieurs dizaines d’établissements sont déjà contraints de puiser dans leur fonds de roulement, une réserve financière normalement réservée aux investissements tels que l’achat de gros équipements pédagogiques ou la rénovation de leurs bâtiments, les universités constituant l’un des plus importants patrimoines immobiliers de l’Etat.

A cela s’ajoutent les frais incompressibles liés à la masse salariale des universités qui devient plus importante à mesure que les personnels vieillissent et avancent dans leur carrière. Depuis 2019, le ministère de l’enseignement supérieur a cessé de régler le coût du « glissement vieillesse technicité » (GVT), soit un montant de 80 millions d’euros, en 2022.

Puiser dans les réserves

Dès le début de cette année, les factures de plusieurs installations avaient déjà fait un bond de plus de 40 % pendant quelques mois. La faute à un fournisseur, Hydroption, lauréat d’un marché public, qui a fait faillite en 2021 et a obligé à un changement d’entreprise en urgence, avec une révision à la hausse des prix initialement négociés. Le CNRS et plusieurs universités ont été concernés, avec des conséquences sur la marche des laboratoires. « Dès février, nous avons augmenté ce que nous prélevions sur les ressources propres des équipes de recherche, afin de combler le surcoût d’environ 50 000 euros, sur une facture de 225 000 euros les années précédentes », rappelle Alain Couret, directeur du Centre d’élaboration de matériaux et d’études structurales (Cemes) à Toulouse.

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Written by Milo

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