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La crise biologique de la fin du Crétacé aurait eu lieu même sans chute d’astéroïde



Si l’extinction des dinosaures, il y a 66 millions d’années, est la plupart du temps illustrée par la chute d’un grand astéroïde, il serait peut-être plus juste d’ajouter au tableau une importante éruption volcanique. Car c’est bien ce deuxième événement qui serait le facteur dominant dans cette crise biologique marquant la fin du Crétacé.

Au cours de son histoire, la TerreTerre a connu cinq grandes extinctions de masse qui ont, à chaque fois, provoqué une modification majeure de la biodiversité terrestre et marqué de grands tournants dans l’évolution des espècesévolution des espèces. Les causes de ces grandes crises biologiques ne sont cependant pas clairement définies tant les interactions entre les processus sont complexes.

S’il est toujours question d’une modification environnementale et climatique majeure (réchauffement ou refroidissement), l’élément déclencheur reste difficile à déterminer. Deux types d’événements catastrophiques sont cependant souvent évoqués : une chute d’astéroïdeastéroïde provoquant un impact de grande puissance, ou des éruptions volcaniques massives.

Les crises biologiques coïncideraient-elles avec de gigantesques éruptions volcaniques ?

Ces deux types de phénomènes, très différents, sont en effet capables de produire des changements climatiqueschangements climatiques et environnementaux de grande ampleur affectant le globe tout entier, avec un impact s’étalant sur plusieurs millions d’années. Une extinction de masse ne se produit en effet pas de façon instantanée.

En étudiant les événements contemporains des différentes extinctions de masseextinctions de masse, des chercheurs ont mis en évidence que quatre des cinq crises biologiques se sont produites en même temps que de gigantesques éruptions volcaniques. Cette coïncidence n’est pas un hasard, démontrent les scientifiques dans leur article, publié dans la revue PNAS.

Ces éruptions ont produit d’énormes épanchements de laves, à l’origine de vastes plateaux basaltiquesbasaltiques que l’on appelle trapps. Il en existe plusieurs, aujourd’hui disséminésdisséminés un peu partout sur le globe. Les plus connus sont les trapps de Sibérie, et les trapps du Deccantrapps du Deccan, en Inde. Chacun de ces événements volcaniques, dont la duréedurée est estimée à environ 1 million d’années, a produit à minima 100.000 km3 de lave. Autant dire que l’impact environnemental de ce type de catastrophe ne peut pas être anecdotique.

La chute de l’astéroïde du Chicxulub n’est pas le facteur principal de la crise du Crétacé-Tertiaire

C’est bien ce que montrent Théodore Green et ses collègues. En étudiant la connexion temporelle entre ces éruptions dantesques et les données paloébiologiques, les scientifiques indiquent une claire corrélation entre d’importants changements climatiques et les différentes phases de formation des plateaux basaltiques. C’est le cas pour la crise du Permien-Trias il y a 252 millions d’années, durant laquelle les trapps de Sibérie se sont construits, mais également durant la crise du Crétacé-Tertiairecrise du Crétacé-Tertiaire il y a 66 millions d’années, qui a vu la disparition des dinosauresdinosaures en même temps que l’établissement des trapps du Deccan.

Pour les chercheurs, dans ce deuxième cas, c’est bien cet événement volcanique majeur qui serait le facteur principal de cette crise, et non pas la chute de l’astéroïde du Chicxulub. La production de poussières volcaniques et de gazgaz toxiques lors des éruptions en série aurait amplement suffi pour altérer le climatclimat et les conditions environnementales sur de longues périodes de temps.

L’éruption massive des trapps du Deccan aurait, selon toute vraisemblance, été suffisante pour provoquer une extinction de masse d’une ampleur significative à la fin du Crétacé. L’impact de l’astéroïde, s’il n’est pas le facteur dominant, n’a cependant fait qu’aggraver la situation.

Les chercheurs remarquent d’ailleurs que, dans l’histoire de la Terre, si les impacts majeurs ont été nombreux, très peu coïncident avec les grandes crises biologiques, ce qui renforce l’idée que les chutes de météoritesmétéorites ne sont pas, à elles seules, capables de causer des extinctions de masse.

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