Dans un rapport publié lundi 19 septembre, la Banque mondiale a exhorté les pays du Sahel à accélérer les réformes structurelles pour diversifier leurs économies, afin de limiter l’impact du changement climatique. « Le changement climatique accentue les tensions dans les pays du Sahel. La région est l’une des plus vulnérables au monde aux sécheresses extrêmes, inondations, vagues de chaleur et autres impacts liés au changement climatique », met en garde le rapport, qui estime que la région pourrait connaître une augmentation des températures de 2 °C d’ici à 2040.
L’institution internationale ajoute que d’ici à 2050, le PIB annuel du Niger pourrait baisser de 11,9 % et celui du Burkina Faso de 6,8 %, selon des scénarios pessimistes de faibles précipitations. Mais le rapport, qui montre que les besoins de financement des cinq pays sahéliens (Mali, Niger, Burkina, Tchad, Mauritanie) en matière d’actions climatiques « se chiffrent à plus de 30 milliards de dollars », assure que les dégâts causés par le changement climatique peuvent être significativement réduits.
« Ce rapport fournit une feuille de route pour aider les pays à accélérer les réformes et les investissements afin de diversifier leurs économies et de les rendre plus résilientes et plus inclusives », explique Clara de Sousa, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad. Parmi ses préconisations, la Banque mondiale rappelle l’importance d’une croissance économique « rapide, résiliente et inclusive » comme « meilleure forme d’adaptation au changement climatique ».
Une agriculture « résiliente »
« Plus un pays et ses citoyens sont prospères, plus le gouvernement, les entreprises et les ménages disposent de ressources pour investir dans les technologies d’adaptation au changement climatique », développe le texte. « Un pays qui rend son agriculture résiliente et diversifie son économie sera mieux préparé pour faire face aux chocs climatiques », ajoute l’institution, qui appelle également à la mise en place d’un meilleur système de protection sociale dans ces pays.
Pour réaliser ces investissements, la Banque mondiale – qui assure avoir fourni ces trois dernières années « un niveau de financement record » aux pays sahéliens – recommande notamment de faire appel au secteur privé. « Les coûts de l’inaction sont bien plus élevés que ceux de l’action », martèle le rapport, qui rappelle que les cinq pays sahéliens contribuent à moins de 1 % des émissions de gaz à effet de serre.
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