Depuis octobre 2020, les fonds qui investissent dans l’immobilier peuvent demander le label ISR (investissement socialement responsable). Cette possibilité était attendue de longue date par les sociétés de gestion, soucieuses de démontrer leur prise en compte des questions environnementales et sociales.
Le sujet n’est pas neutre : le secteur du bâtiment est l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre en France. En cause, principalement, les émissions liées à la construction et celles liées à la consommation d’énergie pendant la durée de vie des biens.
Pour les gérants de sociétés civiles de placement immobilier – les fameuses SCPI, qui acquièrent des biens, les mettent en location et reversent aux épargnants détenteurs de parts leur quote-part des loyers –, l’obtention de ce label est un outil commercial supplémentaire, alors que, depuis plusieurs années déjà, les professionnels des fonds de valeurs mobilières (actions, obligations) mettent en avant leur prise en compte des critères ESG (environnementaux, sociaux et à de gouvernance) dans leur sélection d’entreprises.
« Demande des épargnants »
Le succès du label ISR « immobilier » est au rendez-vous. Selon l’Observatoire des pratiques de labellisation ISR des fonds immobiliers, 54 produits (de SCPI et d’autres types de fonds immobiliers) gérés par 28 sociétés de gestion arboraient le label fin 2021. Fin août 2022, une petite trentaine de SCPI (sur environ 200 existantes) étaient labellisées.
Ici, le cahier des charges du label impose d’améliorer la performance des actifs dans le temps
Leur nombre croît de mois en mois, tant le sujet est aujourd’hui incontournable. « Face à la demande de plus en plus forte des épargnants pour donner un sens à leur épargne, les SCPI se mettent en ordre de marche pour devenir ISR », note le courtier France SCPI. De fait, l’an dernier, les fonds immobiliers labellisés ISR ont attiré 28 % de la collecte globale des fonds immobiliers grand public, soit 3 milliards d’euros. Le phénomène devrait continuer à prendre de l’ampleur, ne serait-ce qu’à la faveur du nombre grandissant de produits labellisés.
Au-delà de l’argument de vente, certains gérants ont conscience que la qualité ESG, et surtout énergétique, de leur parc immobilier sera un atout à long terme pour sa valorisation financière.
A ce stade toutefois, l’Observatoire précité ne constate pas de surperformance (ni de sous-performance) de la part des produits labellisés. Le rapport indique que « le taux de distribution [le rendement] des SCPI ISR s’établit à 4,43 %, contre 4,45 % pour l’ensemble du marché ». Il faudra attendre plusieurs années pour évaluer cet impact financier, car il existe des tensions contraires.
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