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Accusé d’être climatosceptique, le patron de la Banque mondiale n’envisage pas de démissionner


L’ancien vice-président américain Al Gore, puis le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, et maintenant la Maison Blanche : les critiques se sont accumulées cette semaine contre le président de la Banque mondiale, David Malpass, accusé d’être climatosceptique. Une critique à laquelle il a tenté de répondre, vendredi 23 septembre, sans pour autant calmer les appels l’invitant à démissionner.

Tout est parti de M. Gore. Lundi, ce dernier avait estimé que M. Malpass était « climatosceptique » et qu’il n’avait pas su améliorer le financement de projets en faveur du climat dans les pays en développement. Invité le lendemain à s’exprimer sur ces accusations lors d’une table ronde organisée par le New York Times, le président de la Banque mondiale a refusé trois fois de reconnaître le rôle des énergies fossiles dans le réchauffement climatique. « Je ne suis pas scientifique », avait-il fini par déclarer, préférant mettre en avant « l’énorme effort » réalisé par l’institution financière internationale pour aider au financement contre le réchauffement climatique.

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Sa réponse a outré les ONG spécialisées, qui ont appelé à son départ. « Je ne démissionnerai pas et je ne l’ai pas envisagé », a répondu M. Malpass vendredi, interrogé par Politico. Selon lui, « aucun » des Etats membres de la Banque mondiale n’a réclamé sa démission. Il a assuré qu’il n’était pas climatosceptique, en affirmant que les « gaz à effet de serre d’origine humaine sont la cause du réchauffement climatique ». « Et notre mission est de mettre en place des projets et des financements qui ont un impact » pour réduire les émissions de CO₂, a-t-il ajouté.

Nommé par Donald Trump

« Je ne suis pas climatosceptique », avait-il déjà déclaré la veille sur CNN, expliquant s’être « embrouillé » et ne pas « être toujours bon lorsqu’il s’agit de répondre à des questions ». Mais ses justifications n’ont pas fait taire les critiques : un groupe de scientifiques spécialistes des questions climatiques a appelé à son départ, vendredi. Karine Jean-Pierre, porte-parole de la présidence américaine, a assuré que la Maison Blanche n’était « pas d’accord » avec les propos de M. Malpass. « Nous attendons de la Banque mondiale qu’elle soit un moteur international en matière d’ambition climatique », a-t-elle ajouté.

L’incident met d’autant plus ce responsable sous pression que certains lui reprochent de ne pas en faire suffisamment contre le changement climatique. « Je m’inquiète pour la Banque mondiale », a ainsi déclaré Joseph Stiglitz, lundi, interrogé par l’Agence France-Presse. « Sur les enjeux majeurs, comme le réchauffement climatique, elle n’a pas pris la direction des opérations dont le monde aurait besoin », a-t-il estimé.

Le profil politique de M. Malpass n’est pas étranger à l’attention dont il fait l’objet sur les questions climatiques. Républicain et sous-secrétaire au Trésor de l’ex-président américain Donald Trump, il avait été nommé par ce dernier en 2019 à la tête de la Banque mondiale pour prendre la succession de son compatriote Jim Yong Kim, démissionnaire.

Le Monde avec AFP

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