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les montagnes ont perdu 15 jours d’enneigement depuis 40 ans



Une étude sur le manteau neigeux mondial montre que les montagnes ont perdu quinze jours d’enneigement depuis une quarantaine d’années, en raison du réchauffement climatique et de ses conséquences. Le verdissement de certains sommets sonne la fin des neiges éternelles.

Une recherche réalisée sur une période de 38 ans démontre que le manteau neigeux des montagnes dans le monde diminue, sous l’effet des changements climatiques. Dans plusieurs régions montagneuses du monde, la neige fond à vue d’œil. En échelle de temps, cela équivaudrait à deux semaines en moins dans l’année depuis les années 80, estime une étude réalisée par l’Institut italien Eurac Research, publiée dans la revue Scientifc Reports. Il y a deux ans, une étude parue dans Nature sur l’enneigement mondial annonçait que, dans 78 % des zones de montagne, les chutes de neige avaient diminué au cours des vingt dernières années.

Pourquoi les montagnes sont-elles très sensibles au réchauffement climatique ?

En prenant ces estimations pour point de départ, la physicienne Claudia Notarnicola, directrice adjointe de l’Institut d’observation de la Terre d’Eurac Research qui a dirigé cette étude, a étendu ses recherches sur une période de 38 ans allant de 1982 jusqu’à 2020. Cette dernière a étudié, à partir de données satellites, les couvertures neigeuses dans les régions montagneuses d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Eurasie.

La chercheuse a obtenu des résultats similaires à l’étude réalisée deux ans plus tôt : « À quelques exceptions près, les données relatives à l’étendue et à la durée de la couverture neigeuse sont clairement en baisse. Plus précisément, il y a en moyenne 15 jours de moins où la neige reste au sol, avec des pics de 20, voire 30 jours de moins dans les provinces occidentales du Canada. La couverture a diminué de 4 % au total, ce qui, multiplié par l’étendue des zones touchées par les tendances négatives, constitue un ensemble de données alarmant », explique Claudia Notarnicola.

Les Alpes sont le massif le plus menacé au monde

Quelques exceptions ont toutefois été observées, notamment dans des parties de l’Asie centrale et dans certaines vallées des États-Unis. L’éruption du volcan El Chichon au Mexique, en 1982, a provoqué un léger refroidissement et ralenti la diminution des chutes de neige. « Mais ce phénomène n’a pas duré longtemps », précise l’étude.

D’autres facteurs influencent l’enneigement

« Il n’y a pas d’explications consensuelles pour ces phénomènes, mais il pourrait s’agir d’autres effets du changement climatique, par exemple des variations des courants et des vents ou des conditions microclimatiques spécifiques, souligne Claudia Notarnicola. Comprendre les changements de l’étendue de la couverture neigeuse au cours des 30-40 dernières années peut être très utile pour quantifier l’impact sur les ressources en eau et pour définir des stratégies d’adaptation pour les décennies à venir », ajoute la chercheuse.

Un constat similaire a été établi par des chercheurs suisses, qui ont observé à partir d’images satellites les sommets des Alpes européennes, une première fois en 1984, puis une seconde en 2021. D’après les résultats de cette étude dévoilée en juin dernier, la diminution de la couche neigeuse en l’espace de 38 ans s’élèverait à près de 10 % dans la région passée au crible.

Le verdissement des sommets montagneux provoqué par l’absence de neige peut entraîner de nombreux risques pour l’environnement : dégel du pergélisol, réduction de l’effet albédo, disponibilité de l’eau amoindrie, perte d’habitat…

 

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