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Qui est Brigitte Autran, la présidente du Covars, le comité qui succède au Conseil scientifique?



L’immunologue est notamment connue pour ses travaux sur le Sida. Elle a pris la tête du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, formellement installé jeudi 29 septembre.

Ce nom pourrait bien devenir connu du grand public. Le nouveau Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars), organe présenté comme le successeur du Conseil scientifique, a été formellement installé ce jeudi, avec à sa tête Brigitte Autran.

Cette immunologue est particulièrement connue pour ses travaux sur le virus du Sida. Elle a ainsi travaillé sur l’immunité cellulaire au VIH, sur les bénéfices immunologiques des traitements antirétroviraux et sur les vaccins thérapeutiques contre le VIH. Les vaccins thérapeutiques ne protègent pas d’une infection mais aident les personnes infectées à lutter contre la maladie en stimulant leur système immunitaire.

Brigitte Autran est professeure émérite en immunologie à la faculté de médecine de la Sorbonne et a dirigé le département d’immunologie des hôpitaux universitaires de la Pitié-Salpétrière, à Paris.

La médecin n’en est pas à son premier comité. Elle a co-fondé et coordonné, de 2012 à 2019, le réseau Corevac, un consortium dédié aux recherches sur les vaccins, et été membre du Comité consultatif mondial de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la sécurité des vaccins. Brigitte Autran a aussi siégé au Comité technique des vaccins du ministère de la Santé.

“Avoir un coup d’avance”

Avec le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, “l’idée est d’avoir un coup d’avance”, ce qui passe par exemple “par l’instauration immédiate d’une task force d’expertise scientifique et la mise en place de recommandations rapides”, a expliqué Brigitte Autran au Parisien en août.

“Même si de grands efforts ont été faits pendant le Covid, on connaît les lourdeurs bureaucratiques françaises qui sont pénalisantes pour la recherche”, a ajouté la médecin, promettant d'”essayer d’aider à lever ces barrages”.

L’immunologue souhaite que son comité développe une approche dite de “global health”, soit de “santé globale”. Ce concept pense la santé humaine comme étroitement connectée à celle des animaux, des plantes mais aussi du reste du monde. Les “polluants environnementaux et alimentaires” et le réchauffement climatique seront donc pleinement pris en compte dans l’approche du Covars, précisait ce jeudi le ministère de la Santé dans un communiqué.

“Des maladies peuvent être transmises de l’animal à l’homme” et “on le sait depuis longtemps mais sans en prendre totalement la mesure”, a détaillé Brigitte Autran au Parisien.

“Aujourd’hui, les politiques publiques doivent prendre en compte ce fait”, a-t-elle estimé.

18 membres du Covars, nommés pour deux ans

Outre Brigitte Autran, le Covars compte 18 membres, dont 15 scientifiques ou professionnels de santé (12 hommes et trois femmes). Ils sont nommés pour une durée de deux ans, période renouvelable une fois.

Certains anciens du Conseil scientifique en font partie, dont le virologue Bruno Lina, l’infectiologue Denis Malvy ou encore le modélisateur à l’Institut Pasteur Simon Cauchemez.

Les trois femmes sont également les trois membres qui ne sont pas des scientifiques ou professionnels de santé. Yvanie Caillé, ingénieure en mathématiques appliquées et fondatrice de l’association de patients atteints de maladies rénales Renaloo et Céline Offerlé, à la tête de la branche PACA de l’association française de lutte contre le VIH Aides, représenteront les patients. Véronique Loyer, directrice du bénévolat à la Fondation Claude Pompidou, qui vient en aide aux personnes âgées, souffrant de maladies chroniques ou en situation de handicap, sera quant à elle représentante des citoyens

Le conseil scientifique avait été mis en place en mars 2020 et chargé de donner son avis sur l’état de la pandémie et les mesures à prendre. Ce regroupement d’une trentaine d’experts sous la direction de l’immunologue Jean-François Delfraissy a été remplacé par le Covars le 31 juillet.

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