Le SHFV, un virus de singe africain, possède toutes les qualités pour se répandre chez l’être humain. Bien qu’aucun risque de pandémie ne soit à craindre dans l’immédiat, la surveillance de ce virus semble indispensable.
Une famille de virus qui causent des symptômes proches d’Ebola chez les singes d’Afrique menace de « se propager chez les humains », selon une étude parue dans Cell et menée à l’université Boulder du Colorado. Celui qui inquiète ainsi les scientifiques est le SHFV pour Simian Hemorragic Fever Virus ou le virus de la fièvre hémorragique simienne.
Ce virus provoque des symptômes proches d’Ebola chez les animaux. Il fait partie de la famille obscure des artérivirus, dont des représentants ont été pour l’instant isolés chez les souris, les chevaux, les singes ou les cochons. Cela suggère que d’autres hôtes sont possibles, notamment les êtres humains, notent les chercheurs. « Ce n’est pas parce que nous n’avons pas encore diagnostiqué d’infection humaine à artérivirus, que cela signifie qu’aucun humain n’a été exposé. Nous n’avons pas vérifier », explique Cody Warren, professeur-assistant au College of Veterinary Medicine at The Ohio State University.
Des observations qui rappellent le VIH
Les scientifiques de l’université du Colorado ont observé que le SHFV est capable d’infecter les monocytes humains cultivés en laboratoire. Il pénètre à l’intérieur des cellules via le CD163, un co-récepteur typique des monocytes et des macrophages. À l’intérieur, le virus est capable de réaliser toutes les étapes de son cycle. En d’autres termes, ce virus ne semble pas avoir besoin d’évoluer drastiquement pour s’adapter à l’être humain puisque nos cellules ont tout l’équipement pour l’accueillir.
Avec tous ces facteurs, le SHFV est un candidat idéal pour causer un nouvel évènement zoonotique. Car les observations faites ici rappellent un autre virus d’abord détecté chez les singes, puis chez les humains – le VIH. « Les similarités sont profondes entre ce virus et le SIV [virus de l’immunodéficience simienne] qui a donné naissance au VIH », poursuit Cody Warren.
Malgré ces observations, les scientifiques précisent qu’il n’y a pas de risque de pandémie imminente et que la population ne doit pas s’inquiéter, mais le SHFV est placé sous bonne surveillance scientifique.