Partie intégrante de l’armée norvégienne, les soldats de la garde nationale sont majoritairement des civils ayant reçu une formation militaire et qui continuent de s’entraîner régulièrement. Au total, plus de 40 000 hommes et femmes peuvent être mobilisés en quelques heures. Leur mission principale : protéger les infrastructures civiles et militaires du pays. Lundi 3 octobre, certains d’entre eux ont été déployés pour assurer la sécurité d’installations portuaires dans plusieurs régions.
Parmi ces infrastructures : des raffineries, des usines de traitement du gaz, mais aussi un site de liquéfaction de gaz naturel à Hammerfest, dans le nord du pays, qui produit près de 6,5 milliards de mètres cubes de GNL par an, soit plus de 5 % des exportations norvégiennes. Au total, l’administration côtière norvégienne a relevé le niveau de sécurité sur vingt sites, jugés particulièrement stratégiques pour le royaume, devenu principal fournisseur de gaz naturel de l’Europe, début septembre.
Cette décision est intervenue quatre jours après les explosions sur les gazoducs Nord Stream, reliant la Russie à l’Allemagne, à travers la mer Baltique, le 26 septembre. L’évènement a provoqué une onde de choc dans la région : « Les gouvernements ont pris conscience que des éléments centraux des infrastructures dans leurs pays étaient menacés », commente Jan Hallenberg, spécialiste de la politique de sécurité à l’Institute of International Affairs à Stockholm.
« Un avertissement »
Situé dans les zones économiques exclusives danoise et suédoise, mais en bordure des eaux territoriales des deux pays, près de l’île de Bornholm, et face à la base navale de Karlskrona, l’emplacement des explosions est « tout sauf une coïncidence et il faut y voir un avertissement », selon M. Hallenberg. Pour lui, comme pour la plupart des experts en matière de sécurité dans la région, il ne fait aucun doute que la Russie est responsable : « C’est dans l’intérêt de Moscou que ces pays s’inquiètent plus pour leur sécurité que pour la survie de l’Ukraine », affirme-t-il.
Dans ce contexte, l’observation les jours derniers de drones non identifiés, à proximité de plates-formes pétrolières et gazières en mer du Nord, inquiète les autorités norvégiennes. Dans une lettre adressée aux opérateurs de ces infrastructures, le 23 septembre, quatre jours avant les explosions, l’Autorité de sûreté pétrolière norvégienne appelait déjà à une « vigilance accrue ». Le 27 septembre, la Norvège a décidé de relever le niveau de sécurité autour de ses infrastructures offshore.
Il vous reste 57.06% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.