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Le changement climatique rendra l’Arabie saoudite inhabitable d’ici 2100



L’Arabie saoudite accueillera les JO d’hiver 2029 alors que son climat désertique est l’un des plus touchés par le changement climatique. D’ici 2100, cette région du monde subira régulièrement des températures à 50 °C et plus de 200 jours de canicule par an. 

Accueillir les Jeux Olympiques d’Hiver 2029 dans un climat désertique chaud peut paraître une aberration, mais cela l’est d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un pays les plus touchés du monde par le changement climatique. Plus encore, l’Arabie saoudite est en passe de devenir une région invivable pour la majorité des êtres vivants, y compris pour la population humaine, d’ici la fin du siècle, selon une étude de chercheurs internationaux publiée dans Climatic Change.

Des journées à plus de 50 °C de manière régulière d’ici 2100

Le climat de l’Arabie Saoudite est naturellement extrême : en juillet et août, la moyenne des températures sur la période 1991-2020 est de 34 à 35 °C, et de 15 à 16 °C en décembre et janvier. Il tombe en moyenne 1 à 2 mm de pluie par mois en plein été, et 18 à 21 mm par mois au printemps. Malgré les différences de résultats des différents modèles de prévision climatique pour les 80 prochaines années, tous s’accordent vers un constat sans appel : les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord subiront un climat de plus en plus chaud et sec, en particulier l’été, selon l’étude de Climatic Change.

Sur ces régions du monde, la température moyenne des journées les plus chaudes enregistrées entre 1986 et 2005 était de 43 °C : celle-ci s’élèvera jusqu’à 46 °C d’ici 2050, puis 50 °C d’ici 2100. Précisions qu’il s’agit d’une moyenne des journées chaudes, et non de pics. Cela veut dire que les températures pourront osciller à la fois sous et au-dessus des 50 °C régulièrement dans l’année. Même dans l’éventualité d’une limitation des températures à +2 °C par rapport aux niveaux pré-industriels (sachant que nous nous dirigeons vers +1,5 °C d’ici 5 ans et +2 °C d’ici 2050), la hausse des températures que connaîtra cette partie du monde sera nettement au-dessus des 2 °C.   

Plus de 200 jours de canicule par an d’ici la fin du siècle

Les projections tendent vers une hausse de +2 °C en Arabie Saoudite d’ici 2050 au cours de l’hiver. Mais, en ce qui concerne l’été, les prévisions sont bien plus alarmantes : +4 °C d’ici 2050, et +6 °C d’ici 2100. Dans les régions désertiques comme l’Arabie saoudite, le sol n’a pas la capacité de stocker l’humidité, comme c’est le cas dans les régions tropicales d’Afrique par exemple. Le rayonnement entre l’atmosphère et la chaleur du sol démultiplie la hausse des températures associée au réchauffement climatique.

De plus, en Afrique du Nord comme au Moyen-Orient, les modèles climatiques s’orientent tous vers un affaiblissement progressif des vents en provenance du nord : les arrivées d’air frais rafraichissant seront donc moins fréquentes et moins puissantes. Le nombre de nuits fraîches, 7 % de l’année ente 1986 et 2005, va occuper seulement 1 à 2 % des nuits d’ici le milieu du siècle, avant de tomber à 0 % en 2100. Les nuits chaudes occupent actuellement 16 % de l’année, et augmenteront jusqu’à 41, voire 54 % d’ici 2050, puis 60 à 70 % d’ici 2100. Précisons que la moyenne des températures des nuits les plus chaudes était de 30 °C, et montera jusqu’à 34 °C d’ici 2100.

Plus impressionnant encore : les vagues de chaleur s’étalaient en moyenne sur 16 journées de l’année, et leur nombre augmentera jusqu’à 83-118 jours d’ici 2050, et plus de 200 jours par an d’ici la fin du siècle !

La demande en eau va exploser

L’Arabie saoudite se caractérise par un climat déjà très aride et une superficie composée à 38 % de désert de sable. Le pays a toujours été concerné par des difficultés d’approvisionnement en eau. La consommation en eau est évidemment très élevée, avec 362 litres en moyenne par jour et par habitant (contre 148 pour la France et 137 en moyenne dans le monde).

Selon l’association Jeunes Ambassadeurs pour le Climat (JAC), « en 2019, cette eau provenait à 70 % des usines de dessalement d’eau de mer, très gourmandes en énergie, à 24 % de nappes phréatiques non renouvelables, et à 6 % de sources renouvelables ». Avec l’augmentation de la chaleur, le développement des infrastructures de loisirs et l’accroissement de la population humaine, la demande en eau va devenir un sujet extrêmement sensible, et sujette aux conflits et migrations, au cours des prochaines années.    

Fin 2021, l’Arabie saoudite a annoncé viser la neutralité carbone d’ici 2060, en se basant essentiellement sur la compensation des émissions et très peu sur la sortie des énergies fossiles. Mais, pour l’heure, la plupart des actions menées dans ce sens restent au stade d’expérimentations.

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