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La France risque-t-elle un black-out ? « La situation n’est certainement pas passagère »

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En ce début d’automne, les températures ont commencé à baisser. Et dans le climat actuel de crise énergétique que nous vivons, les inquiétudes sont nombreuses. Devons-nous craindre des coupures d’électricité ? Un rationnement ? Pire, la France risque-t-elle un black-out du genre de celui qui a ébranlé le Texas l’hiver dernier ? Pour mieux comprendre, nous avons interrogé Phuc-Vinh Nguyen, chercheur à l’Institut Jacques Delors.

Il y a quelques jours, France Télévisions a annoncé une sorte de révolution. Le groupe audiovisuel relaye sur ses antennes Ecowatt, une météo de l’électricité ! Pour répondre à l’appel à la mobilisation générale à l’heure où la crise énergétique frappe à nos portes. Et remplir ainsi pleinement sa « mission de service public ». La situation est-elle aussi critique ?

Les experts se veulent rassurants. RTE, le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité en France, en tête. Il y a quelques jours, son étude prévisionnelle pour l’hiver 2022-2023 excluait ainsi tout risque de black-out. N’entrevoyant, dans le pire des cas, que des risques de coupures localisées. Des risques qui pourraient même être évités par une baisse de consommation choisie et bien sentie. D’où la décision de France Télévisions, de nous accompagner dans nos efforts de sobriété.

Pas de rationnement, mais bien un appel à la sobriété

« Nous avons les cartes en main », nous confirme Phuc-Vinh Nguyen, chercheur à l’Institut Jacques Delors. Juste avant de nous rappeler, en guise de preuve, que « le Japon l’a fait, après l’accident de Fukushima. La production d’électricité du pays avait chuté. Il fallait réduire la consommation. La mobilisation a été générale. Et des économies d’électricité de 15 % ont été réalisées. » Ce que RTE nous demande pour l’hiver à venir, c’est une baisse de notre consommation de « seulement » 1 à 5 % pendant les périodes de tension. De 15 %, peut-être, dans le scénario extrême qui cumulerait les aléas défavorables – faible reprise de la production d’électricité nucléaire et températures anormalement basses, par exemple. « C’est tout à fait jouable », nous assure Phuc-Vinh Nguyen. Sans avoir recours à des mesures de rationnement. « D’autant que l’augmentation des prix de l’énergie va se poser comme une sorte d’alliée de circonstance. »

Le saviez-vous ?

Les experts parlent de black-out en cas de totale perte de contrôle du système électrique. C’est arrivé récemment au Texas (États-Unis). En février 2021, des millions de personnes ont été privés d’électricité. Brutalement et pendant plusieurs jours. « Jusqu’ici, l’architecture du marché et du réseau européens a toujours permis d’éviter d’en arriver là, souligne pour nous Phuc-Vinh Nguyen, chercheur à l’Institut Jacques Delors. On l’oublie facilement, mais c’est vraiment remarquable. »

L’occasion de souligner que « si tous les Français doivent être mis à contribution, la sobriété ne peut pas s’appliquer à tous de la même manière. Des efforts plus importants doivent être demandés à ceux qui ont la capacité financière de mieux isoler leur logement, par exemple. La consigne de baisser de 1 °C le thermostat de son chauffage ne s’applique évidemment pas à ceux qui ne se chauffent déjà qu’à 19 °C ou moins pour les précaires énergétiques. Et il est important aussi de montrer qu’on peut vivre à cette température sans difficulté. Tout en gardant à l’esprit de ne pas blâmer ceux qui n’y arrivent pas. Les personnes âgées ont peut-être besoin de plus de chaleur. Charge au gouvernement d’éviter les couacs de communication. »

Une sobriété choisie plutôt que des coupures subies

Et bien entendu, s’il est question de mobilisation générale, il faut comprendre que les particuliers ne seront pas les seuls mis à contribution. « Au Japon, à l’époque de Fukushima, ils ont vu comme une évidence d’éteindre les panneaux publicitaires. En France, cela continue de faire débat. C’est, là encore au gouvernement de peser sur ces questions, commente pour nous Phuc-Vinh Nguyen. Tout comme il est de sa responsabilité de discuter avec les industriels pour mettre à jour les leviers qui pourront être actionnés au cœur de l’hiver. Il va falloir être inventif. Trouver des accords avec les syndicats. Et il va falloir le faire vite. »

Pour nous aider à surmonter cette nouvelle crise, aurons-nous droit, cet hiver, à des points hebdomadaires d’Agnès Pannier-Runacher, notre ministre de la Transition énergétique ? Un peu comme ceux d’Olivier Véran, alors ministre de la Santé, qui avaient rythmé la période Covid. « Elle pourrait apparaître comme un référent qui nous expliquerait ce qui est bien fait, ce qui l’est moins bien, ce qui peut être amélioré », envisage le chercheur de l’Institut Jacques Delors. Le tout avec pédagogie. Parce que toutes ces questions restent très techniques. Et parce que le véritable enjeu, c’est bien de nous accompagner dans nos changements de comportement. « Nous devons nous mettre en tête que cette situation, si elle est un peu nouvelle, n’est certainement pas passagère. L’hiver 2023/2024 risque d’ailleurs d’être encore plus délicat à vivre », nous prévient d’ores et déjà Phuc-Vinh Nguyen. En cause, une fois de plus, notre dépendance au gaz russe. Car si cette année, nous avons pu remplir nos stockages (ils le sont, en France, à plus de 94 %), rien ne dit que Gazprom ouvrira les vannes pour nous permettre de faire de même l’année prochaine. Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, l’évoquait dès la fin de ce mois d’août : « Les cinq à dix prochains hivers seront difficiles. »

« Préparons-nous ! Et préparons-nous de la meilleure des manières possibles. Sans coupures, sans rationnement. Avec la juste dose de sobriété. Celle que nous avons la possibilité encore aujourd’hui d’installer de manière choisie et dans la bienveillance. »

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Written by Milo

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