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et Champollion rendit sa voix à l’Egypte antique

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Le sarcophage de Djedhor exposé au Louvre-Lens.

« Pourquoi sommes-nous fascinés à ce point par l’Egypte ancienne ? » En s’interrogeant ainsi lors de la présentation de l’exposition « Champollion, la voie des hiéroglyphes » qui vient d’ouvrir au Louvre-Lens et dont il est le commissaire général, Vincent Rondot, directeur du département des antiquités égyptiennes au musée du Louvre, pose la question qui résonne le plus en cette année du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes.

Pourquoi cet attrait inégalé pour l’ère pharaonique ? Pourquoi les noms de Khéops, de Ramsès II, de Toutankhamon, de Cléopâtre ont-ils transpercé les millénaires et nous évoquent-ils plus d’images que bien des rois de France ? Pourquoi les ateliers où les enfants apprennent les rudiments de l’écriture hiéroglyphique affichent-ils systématiquement complet ? Pourquoi, finalement, une part de nous-mêmes se sent-elle reliée à l’Egypte antique ?

La réponse est complexe et plurielle. L’Egypte demeure un fantasme profondément inscrit dans l’imaginaire collectif, bien au-delà de la récupération des plus célèbres figures pharaoniques par la culture populaire. Comme le rappelle l’exposition lensoise, la Bible, dans l’Ancien Testament, fait la part belle (ou plutôt laide, tant ils ont le mauvais rôle) à ces pharaons non nommés qui oppriment les juifs. Toujours dans l’Antiquité, Grecs et Romains érigent l’Egypte – Etat né au IVe millénaire – en mère des civilisations et la chérissent comme un précieux héritage à se réapproprier en permanence. En témoigne ainsi l’intérêt des Romains pour le culte d’Isis, culte à mystères qui accola à l’Egypte un pseudo-goût du secret, du tu et du caché. Ce d’autant plus facilement que les hiéroglyphes étaient devenus illisibles, de quoi parachever le fantasme.

Lire aussi : 1822, les hiéroglyphes déchiffrés

A la Renaissance, qui remet l’Antiquité à la mode, il est par conséquent naturel d’aller à Rome pour voir cette Egypte, figée dans le rôle qu’on veut bien lui donner, à travers les monuments que les empereurs, relayés ensuite par les papes, ont rapportés de l’autre rive de la Méditerranée… Ainsi que le résume Vincent Rondot, « on a alors une Egypte de convention, la muette garante de l’antiquité de l’humanité ». Ne plus pouvoir entendre sa voix arrange d’ailleurs l’Eglise catholique, laquelle craint que le déchiffrement des hiéroglyphes, en disant à quel lointain passé remonte la civilisation pharaonique, ne mette à mal la chronologie biblique.

Monde du signe

L’exposition du Louvre-Lens, qui retrace la vie de l’égyptologue Jean-François Champollion (1790-1832), est donc d’abord la restitution d’un contexte culturel, religieux, philologique mais aussi géopolitique – sur fond d’expédition d’Egypte et de rivalités franco-britanniques.

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Written by Milo

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