Le texte impose l’accompagnement du patient par un professionnel de santé pour profiter d’une consultation à distance avec un médecin.
“Victoire! […] Nous venons de voter un amendement visant à encadrer la téléconsultation avec un professionnel de santé de chaque côté de l’écran”. Ce 12 octobre, la députée LFI Caroline Fiat se réjouissait de l’adoption d’un amendement à l’Assemblée nationale concernant la consultation d’un médecin par Internet ou par téléphone. Proposé par la députée LR Isabelle Valentin et adopté en Commission des affaires sociales, il met fin au système de téléconsultation tel qu’il existe actuellement, notamment sur des plateformes comme Doctolib.
Selon le texte, “les actes de téléconsultation doivent être réalisés par le biais d’une maison de santé pluridisciplinaire, d’une officine ou d’une collectivité afin de garantir un meilleur encadrement de cette pratique”. L’exposé de la députée est clair: son amendement vise à obliger l’accompagnement de toute téléconsultation par un professionnel de santé. Rendant de fait impossible toute consultation à distance à domicile, depuis son smartphone ou ordinateur, comme c’est le cas actuellement.
L’adoption d’un tel amendement a provoqué la colère de certains députés de la majorité, à commencer par Eric Bothorel (Rennaissance), spécialiste des questions du numérique.
“C’est la fin de la téléconsultation. On a déjà du mal à accéder à un professionnel de santé, imaginez s’il faut en trouver deux” déplore-t-il auprès de Tech&Co.
Une situation également critiquée par le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot, qui estime que “les oppositions réunies veulent perpétuer les déserts médicaux et mettent en péril la santé des français”. Après cette première adoption en Commission des affaires sociales, cet amendement va être mis au vote en séance, à la fin du mois d’octobre.
Le sujet de la téléconsultation a récemment été remis sur la table par le gouvernement, qui souhaite notamment dérembourser les arrêts de travail issus d’une téléconsultation avec un autre médecin que son médecin traitant, pour limiter les abus. Selon les chiffres datant de fin 2021, un million de téléconsultations sont réalisées chaque mois en France.