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le premier dossier d’écocide arrive devant la justice

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C’était leur rêve : une maison à la campagne, une villa aménagée façon loft, avec jardin et piscine, pour 440 000 euros. Mélanie Devers et son mari l’ont acquise en 2010, à Grézieu-la-Varenne (Rhône), à une trentaine de kilomètres de Lyon. L’endroit bénéficie du calme rural d’une petite ville de 6 000 habitants, au pied des monts du Lyonnais, et de l’accès aux services urbains. L’idéal pour cette trentenaire, cadre de santé originaire de Villeurbanne.

Durant neuf ans, le couple profite pleinement de cette ambiance champêtre. Seule petite gêne pour Mélanie : une infime odeur chimique, qu’elle ressent en revenant de son footing, les poumons dilatés. Mais la vie suit son cours : les deux enfants grandissent, les parents entreprennent des travaux d’extension. Le 5 février 2019, un artisan creuse la terre du jardin pour déplacer un arbre et s’aperçoit qu’un liquide visqueux envahit le trou d’un mètre cinquante de profondeur.

Affolée, Mélanie envoie un message au vendeur de la maison, petit-fils de l’industriel Louis Mercier, auquel appartenait le terrain. Aucune réponse. Elle appelle alors sa voisine, une ancienne agricultrice, domiciliée de l’autre côté du champ. Son profond soupir ne présage rien de bon. « Cette histoire a ruiné ma vie », lui confie Marie-Louise Simard, 87 ans. Le soir même, la vieille dame présente un dossier jauni à Mélanie. Et tout remonte à la surface…

La retraitée raconte avoir perdu la santé, son emploi et son couple à la suite de la pollution de son puits. L’affaire remonte à 1979. Cette année-là, Marie-Louise et son mari souffrent de façon inexpliquée de violents maux de tête et de troubles digestifs. Ils soupçonnent les solvants utilisés par l’entreprise de blanchisserie industrielle Mercier, proche de chez eux. Leur plainte déclenche une enquête. Plusieurs témoins décrivent des écoulements douteux dans le quartier des Tupiniers, où se situe justement la blanchisserie. L’expert judiciaire relève une forte pollution au trichloréthylène (TCE), probablement étendue à la nappe aquifère souterraine, et ce « de façon permanente depuis le début de l’activité des établissements Mercier », selon son rapport daté du 3 juin 1982.

« J’ai été sidérée »

Au bout de six ans de procédure, l’entrepreneur est condamné par la cour d’appel de Lyon à verser des indemnités pour préjudice matériel et corporel. Marie-Louise Simard montre à sa voisine Mélanie l’article du Progrès relatant l’affaire. Sur la photo, la jeune femme reconnaît le champ qui est devenu son jardin et, au fond de l’image, la zone polluée, à l’emplacement actuel de sa maison. « J’ai été sidérée, se souvient-elle. J’ai compris que j’avais acquis un bien réhabilité sur un ancien garage gorgé de produits chimiques. Personne ne m’avait rien dit, ni le propriétaire, fils et petit-fils de l’exploitant, ni sa notaire, qui avait signé mon acte de vente alors qu’elle était intervenue dans des actes de gestion de l’entreprise ! »

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