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Claude Grison, une chimiste bio-inspirée à la conquête de l’industrie verte

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Claude Grison, à Montpellier, en mai 2022.

Discrète, Claude Grison a le geste et le verbe efficaces. Chez elle tout est fuselé, prêt à parer les résistances. « L’écologie et la chimie me sont devenues tellement indissociables que je me présente comme écochimiste », sourit-elle depuis le laboratoire Chimie bio-inspirée et innovations écologiques (Chimeco) qu’elle dirige à Montpellier, au cœur d’un hôtel d’entreprises.

Créé en 2014, il est doté d’équipements dernier cri pour analyser les métaux dans l’eau, le sol et les plantes. Torches à plasma, appareil d’absorption atomique, spectromètre de masse ou réacteur micro-ondes s’activent pour les repérer et les doser. A leurs côtés, les traditionnels ballons bouillent tranquillement.

La chercheuse du CNRS y supervise une équipe d’une douzaine de personnes qui se consacrent aux végétaux dépolluants. Au pied des bâtiments, l’envahissante canne de Provence a déjà été passée au crible de leurs expérimentations. Sur son bureau : des bouturages qu’elle « refait en permanence ». Tout autour, les plantes rivalisent avec les documents et les prix négligemment intercalés sur ses étagères.

A 61 ans, Claude Grison a reçu, le 21 juin, celui de l’inventeur européen de l’année dans la catégorie recherche, décerné par l’Office européen des brevets. Il s’ajoute à celui de l’Académie des sciences ou encore à la prestigieuse médaille de l’innovation du CNRS. Celle qui est à l’origine du dépôt de pas moins de trente-six brevets (au nom du CNRS et de l’université de Montpellier) y voit un soutien à sa discipline, « l’écologie scientifique ».

C’est son travail sur les plantes terrestres absorbant les métaux qu’elle recycle sous forme d’écocatalyseurs (substance qui augmente la vitesse d’une réaction chimique) qui a été primé. On ne peut s’empêcher d’y voir aussi une consécration de sa ténacité. A l’image des plantes qu’elle étudie, Claude Grison est parvenue à se déployer là où on ne l’attendait pas. Fille de la Meuse et de deux employés de La Banque postale, elle voit son père écrire en parallèle sur sa passion : les civilisations d’Extrême-Orient.

Claude Grison se passionne pour le tabouret bleu (« Noccaea caerulescens »), présent sur les friches de Saint-Laurent-le-Minier (Gard), tellement polluées que presque rien n’y pousse

Le bac en poche, elle quitte Verdun pour étudier les sciences à Nancy. Déboussolée au départ par une insatiable curiosité, elle choisit finalement une spécialité transversale qui croise chimie et biologie : la chimie du vivant. Son contrat post-doctoral la mène dans l’industrie, auprès d’Elf Aquitaine, sur le site de Lacq (Pyrénées-Atlantiques), où elle travaille sur des catalyseurs d’origine minière. Entrée dans la carrière universitaire, Claude Grison se consacre aux bactéries virulentes. Mais le monde économique n’est jamais bien loin : son laboratoire continue à collaborer pendant des années avec Lacq.

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