ClubHouse avait connu un succès retentissant pendant le confinement. L’application de conversations audio tente aujourd’hui d’insuffler un second souffle à son concept.
Vous avez oublié ClubHouse? Eh bien vous n’êtes pas seul. L’application qui permet de créer des salons des conversations uniquement audio avait connu son heure de gloire pendant la pandémie. ClubHouse est aujourd’hui quelque peu à l’abandon. Mais son créateur tente tant bien que mal de faire renaître l’attrait pour l’application avec de nouvelles fonctionnalités.
Une croissance exponentielle…
Lancé en mars 2020, ClubHouse a bénéficié d’une date de sortie parfaite avec le début du tout premier confinement. Enfermés chez eux, les internautes profitaient donc de l’application pour organiser des conversations entre amis ou bien avec des inconnus.
Les célébrités s’étaient même rapidement prises au jeu. Elon Musk et Oprah Winfrey avaient notamment investi la plateforme pour discuter avec leur public. Rapidement, ClubHouse devient la tendance en matière de réseau social, attirant plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs en à peine quelques mois. Un an après son lancement, l’entreprise américaine était même valorisée à 4 milliards de dollars.
… vite freinée par son approche
ClubHouse souffrait toutefois de plusieurs défauts, le plus grand étant sa disponibilité sur les appareils mobiles. En effet seuls les personnes possédant un iPhone pouvaient utiliser l’application à ses débuts. Un frein quand on sait que plus de 70% des téléphones dans le monde fonctionnent sous Android.
L’autre problème était que les conversations audio n’étaient joignables que par invitation avec liste d’attente. Ce procédé était justifié par la volonté des créateurs de ClubHouse de “ralentir la croissance des inscriptions pendant que se constituait une équipe et se renforçait l’infrastructure”.
ClubHouse a ensuite abandonné cette fonctionnalité et ouvert l’accès à son application à tous les usagers de smartphones. Mais il était déjà trop tard, le déconfinement ayant eu lieu et les internautes étaient repartis vers leurs applications habituelles. Mais l’application et surtout son principe avaient tapé dans l’œil des plus grands réseaux sociaux. Twitter a notamment lancé sa fonctionnalité “Spaces” qui permet encore aujourd’hui de discuter entre internautes.
De nouvelles fonctionnalités pour reconquérir le public
Aujourd’hui, ClubHouse tente de se relancer avec des options plus ou moins similaires à ce que les réseaux sociaux classiques peuvent proposer. L’application propose dorénavant un système de chat classique où les utilisateurs les plus timides peuvent participer aux conversations sans la pression de parler en public.
Mais la plus récente nouveauté concerne la taille des salons de conversations. Paul Davison, patron de ClubHouse, a notamment annoncé que l’application allait désormais se concentrer sur des conversations plus intimistes.
Une nouvelle fonctionnalité nommée “Houses” permettra aux utilisateurs de créer des clubs privés, avec de nouveau un système d’invitation. “Pour continuer à développer l’entreprise, Clubhouse ne peut pas simplement devenir une communauté qui s’étend mais plutôt un réseau de plus petits de groupes” a déclaré Paul Davison à la conférence TechCrunch Disrupt.
ClubHouse, refuge pendant la guerre en Ukraine
En dépit de son nombre d’utilisateurs plus en berne qu’à la belle époque, l’application revendique toujours près de 10 millions d’utilisateurs actifs. ClubHouse a surtout su profiter de la guerre en Ukraine pour conquérir un nouveau public. Avec l’arrêt de nombreux réseaux de communication classiques, les internautes russes et ukrainiens se sont retrouvés sur des canaux de discussion sur ClubHouse.
Une manière de discuter entre alliés de façon plus discrète. ClubHouse a toutefois dû mettre en place un système de profils protégés. L’objectif était notamment d’empêcher les utilisateurs, en particulier russes, d’être victimes de représailles lorsqu’ils dénonçaient les actes de guerre mais aussi de protéger les conversations entre ukrainiens, parfois écoutées par des russes pro-guerre.
Après s’être séparé d’une large partie de ses équipes à l’été dernier, ClubHouse se concentre désormais autour d’une centaine d’employés. Des licenciements qui répondent à la baisse de fréquentation de l’application mais qui, selon le directeur de ClubHouse, vont simplement permettre de créer une équipe plus soudée et intimiste. Reste à voir si cela suffira à ressouder aussi les liens avec ses utilisateurs.