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A Pondichéry, les écologistes contre l’AFD et un projet de forage de puits

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Un bassin de collecte d’eau dans une résidence, à Pondichéry, en Inde, en 2013.

« Au cœur des équilibres des écosystèmes et des sociétés, l’eau est un facteur essentiel de la biodiversité. » Cette phrase, extraite du dernier rapport d’activité de l’Agence française de développement (AFD), publié en mars, fait bondir les associations de défense de l’environnement de Pondichéry, dans le sud de l’Inde. Réunies sous la bannière de l’Alliance pour la bonne gouvernance, elles s’opposent à un projet de forage de 84 puits destinés à alimenter en eau potable la ville d’un million et demi d’habitants et risquant d’accélérer l’épuisement des nappes phréatiques.

Un programme financé à plus de 80 % par l’AFD, qui a donné son feu vert à un prêt de 65 millions d’euros en 2017, malgré les risques sur l’environnement. « Le projet a été retardé en raison des oppositions qu’il suscite », reconnaît l’agence, tout en ajoutant qu’elle n’a pas « identifié de meilleures solutions » pour alimenter en eau potable l’ancienne colonie française. « Ce projet est un scandale, assène Probir Banerjee, de l’association PondyCAN, à la tête du mouvement de contestation. Ces puits forés dans les zones rurales pour alimenter en eau les citadins risquent de priver les agriculteurs et les communautés locales les plus démunies de leur gagne-pain. »

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D’une profondeur allant jusqu’à 200 mètres, ces forages risquent d’accélérer l’épuisement des nappes phréatiques, déjà surexploitées. « Dans cette région, en 2011 l’eau pompée était supérieure de plus d’un tiers à la recharge de la nappe par les infiltrations des pluies et des eaux de surface », souligne Frédéric Landy, professeur de géographie à l’université Paris-Nanterre et ancien directeur de l’Institut français de Pondichéry. Un problème qui ne se limite pas à cette région.

« Moralement responsable »

Selon une évaluation menée en 2020 par le Central Ground Water Board et les gouvernements locaux, l’extraction annuelle des eaux souterraines en Inde est d’environ 245 milliards de mètres cubes, dont près de 90 % pour l’agriculture, ce qui laisse peu de ressources pour les citadins. Trente villes indiennes risquent de subir de graves pénuries d’eau d’ici à 2050, selon un rapport du World Wide Fund for Nature de 2020, qui préconise des « solutions fondées sur la nature », telles que la restauration des bassins versants et la restauration ou la création de zones humides.

« Réaliser des forages en zones côtières présente toujours un risque d’intrusion d’eau de mer dans les aquifères [des terrains perméables permettant l’écoulement d’une nappe souterraine et le captage de l’eau] », ajoute Aude Vincent, hydrologue à l’université d’Islande, qui a mené des recherches sur le bassin de Pondichéry, situé le long de l’océan Indien. Un phénomène aggravé par le changement climatique, notamment la hausse du niveau de la mer. « L’augmentation de la salinité a un impact négatif sur la croissance des plantes et la germination des graines », alertait en 2017 un rapport du ministre indien des ressources en eau, qui s’inquiétait aussi de l’« impact significatif sur les industries manufacturières et alimentaires, pour lesquelles une eau de faible salinité est une exigence importante ».

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Written by Stephanie

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