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Hausse «incontrôlable» des rats à Montréal

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Les exterminateurs s’alarment de la prolifération anormale de rats à Montréal, jetant le blâme sur un règlement municipal qui interdit depuis l’an passé de vendre et d’utiliser des poisons contre ces rongeurs. 

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«Si rien n’est fait pour endiguer très rapidement la prolifération de rats à Montréal, on se dirige vers une situation incontrôlable comme à New York, s’inquiète Nathaniel Leavey, copropriétaire des entreprises de gestion parasitaire Maheu. En 2022, on a reçu quatre fois plus d’appels que lors des années précédentes.»

Même son de cloche chez Frank Pulcuni, propriétaire de Centrale Extermination.

«Cet été, les interventions pour les souris et les rats représentaient 75% de notre travail, explique-t-il. Habituellement, à la même période, c’est grand maximum 30% à 40% de notre job.»

Pour expliquer cette hausse «très importante» du nombre de rats à Montréal, les spécialistes montrent du doigt un règlement municipal entré en vigueur le 1er janvier 2022, qui interdit la vente et l’utilisation de produits rodenticides.

«Les sociétés d’extermination ne sont plus autorisées à vendre du poison pour les rats et à en mettre autour des bâtiments, déplore Nathaniel Leavey. Cela a eu pour conséquence directe la prolifération de rongeurs dans la métropole. Nous avons beau avoir expliqué à la Ville que nous sommes en train de perdre le contrôle, elle ne veut rien entendre.»

Tous bannis

Le règlement stipule en effet que «36 molécules qui entrent dans la composition des pesticides sont interdites à Montréal». Parmi celles-ci, tous les rodenticides et produits d’extermination des rats. 

Contactée, la Ville de Montréal se défend, expliquant que certaines utilisations de poisons «demeurent permises», pourvu que «les produits ne contiennent pas d’ingrédients actifs des rodenticides interdits par le règlement».

«Tous les poisons antirats qui existent sur le marché contiennent les actifs interdits par la réglementation, rétorque M. Leavey. Par conséquent, tous les raticides sont bannis, sans exception.»

Pour justifier cette interdiction, la Ville de Montréal assure vouloir «préserver l’environnement et la biodiversité».

«Nous ne sommes pas contre le respect de l’environnement; ce que l’on déplore, c’est le manque de consultation préalable», assure Nathaniel Leavey.

Juste à l’extérieur

Contactée, la Ville assure que ce règlement n’encadre «que les utilisations de pesticides faites à l’extérieur des bâtiments». À l’intérieur, l’utilisation de poison contre les rongeurs reste permise.

«Mais c’est justement à l’extérieur que le problème se règle, car c’est dehors que se trouvent les rats!», se désespère Nathaniel Leavey. «Du jour au lendemain, il nous a été demandé de retirer nos boîtes contenant du poison, sans aucune solution alternative proposée.»

«Les chefs de chantier continuent de nous appeler pour poser du poison autour des bouches d’égout, ouvertes à cause des travaux et d’où les rats s’échappent par centaines, explique l’expert en gestion parasitaire. Mais désormais, la seule chose que l’on peut faire, c’est de poser des pièges et des trappes mécaniques. C’est beaucoup moins efficace, car cela ne nous permet d’attraper qu’un seul rat à la fois.» 

Des résidents qui n’en peuvent plus de l’infestation 

Les rats qui grouillent en plus grand nombre dans les rues de Montréal exaspèrent aussi les résidents, dont certains se sont même résignés à déménager pour les éviter.

«Depuis quelques semaines, ça s’empire à vue d’œil ici», assure Antoine Campeau, qui passe tous les matins à l’angle de la rue De La Gauchetière et du boulevard Saint-Laurent pour se rendre au travail. 

«Il y a trois mois, j’apercevais au maximum un ou deux rats, raconte le citoyen de 27 ans. Désormais, c’est une quarantaine de rats qui courent chaque matin autour des poubelles. Ça continue d’augmenter tous les jours.»

Si «toute l’île de Montréal est concernée» par le problème d’augmentation des rats, selon Nathaniel Leavey, expert en gestion parasitaire, le quartier chinois semble particulièrement touché.

S’inquiétant de la prolifération de rongeurs dans le secteur, Antoine Campeau a déposé trois demandes pour «manque de propreté» auprès de la Ville depuis le 25 août 2022. 

«Mes demandes ont toutes été marquées comme résolues, mais je n’ai constaté aucune amélioration visible, déplore ce salarié d’Hydro-Québec. J’ai contacté le 311 au début du mois d’octobre, et la Ville m’a répondu qu’ils allaient envoyer des services de dératisation dans le secteur. Je n’ai pas eu de nouvelles depuis, et il y a toujours autant de rats.»

Pas de problème, selon la Ville

De son côté, la Ville de Montréal assure n’avoir reçu que «six signalements depuis 2019» concernant la présence de rats dans le quartier chinois. 

«Nous n’avons pas de problématique récurrente dans ce secteur de l’arrondissement en salubrité des logements», assure la relationniste média Kim Nantais.

Ancien résident du quartier, Mohammed Riad Benalilou a pourtant décidé de déménager, désespéré face à la présence trop importante de rats dans le secteur.

«Ce n’était plus vivable, j’en voyais une quinzaine par jour, raconte cet étudiant marocain de 19 ans. Pour me rendre à l’école, je passe encore sur la rue De La Gauchetière, et j’en vois quotidiennement; il y en a jusqu’au Palais des congrès. Dès que la nuit tombe, ça semble incontrôlable, il sort des rats de partout.»

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