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Le procès pénal du scandale sanitaire de l’amiante devrait s’ouvrir à la fin de 2023, vingt-six ans après la première plainte

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Des membres de l’Association régionale de défense des victimes de l’amiante du Nord-Pas-de-Calais manifestent devant le palais de justice de Paris, le 15 novembre 2005, lors de l’examen par la Cour de cassation du pourvoi des familles de quatre salariés contaminés par l’amiante dans la région de Dunkerque.

Yvette Loyer ose à peine y croire. Cette fois, la justice va l’entendre, elle et quelque mille huit cents autres plaignants. Mercredi 26 octobre, la 31chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, spécialisée dans les contentieux liés à l’environnement et à la santé publique, devrait livrer le calendrier du procès pénal durant lequel seront jugés, à la fin de 2023, quatorze « acteurs nationaux » du scandale sanitaire de l’amiante. Celui-ci a déjà coûté la vie, en France, à plus de cent mille personnes, dont Jean, l’époux d’Yvette Loyer, en 2014. Et il est, aujourd’hui encore plus, à l’origine de quelque trois mille décès chaque année.

Industriels de l’amiante, hauts fonctionnaires des ministères de l’industrie, du travail et de la santé ou médecins, les quatorze personnes visées par une citation directe collective, à laquelle a pris part la Dunkerquoise de 75 ans, ont en commun d’avoir été membres, entre 1982 et 1995, du Comité permanent amiante (CPA) ou d’avoir participé à ses actions. Elles sont toutes citées à comparaître pour homicides et blessures involontaires, non-assistance à personne en péril, complicité de tromperie aggravée, complicité d’administration de substances nuisibles et association de malfaiteurs en vue d’administrer des substances nuisibles. Des infractions punies de peines maximales d’emprisonnement de trois à dix ans et de peines maximales d’amendes de 45 000 à 300 000 euros.

Lire aussi (2017) : Article réservé à nos abonnés L’impossible procès de l’amiante

Structure informelle de lobbying créée en 1982 et financée par les industriels de l’amiante, le CPA est accusé par les plaignants d’avoir sciemment organisé la diffusion de fausses informations sur les risques liés à l’usage de l’amiante, d’avoir œuvré pour retarder son interdiction au niveau national et européen et d’avoir empêché la mise en place d’une réglementation protectrice. Il aurait ainsi exposé délibérément « l’ensemble de la population française à ce produit mortel, en dépit de l’existence d’un consensus scientifique indiscutable » et serait, à ce titre, « directement responsables des maladies et du décès de plusieurs dizaines de milliers de victimes ».

De l’amiante, matériau massivement utilisé à l’échelle mondiale au XXsiècle pour sa résistance mécanique mais aussi pour ses propriétés isolantes et ignifuges, et interdit en France depuis 1997, Yvette Loyer dit qu’il est « une bête tueuse ». Entre deux sanglots, elle raconte comment, retraitée heureuse partageant de longues marches et des parties de pêche à la moule avec son époux, alors âgé de 67 ans, elle s’est muée en impuissant témoin de son agonie de six mois.

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Written by Stephanie

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