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Sur le segment des smartphones pliants, Samsung règne en maître. Mais Motorola ne veut pas abdiquer et lance une nouvelle version de son Razr.
Destiné initialement à la Chine, le Motorola Razr arrive finalement bien dans le reste du monde et notamment en France ce 25 octobre.
Téléphone pliant historique de la marque américaine, il peaufine ses acquis depuis sa renaissance fin 2019. Après une version au design proche de l’iconique téléphone à clapet d’antan et une déclinaison 5G légèrement améliorée, et surtout moins onéreuse, Motorola poursuit son retour en force avec sa troisième déclinaison. Le Razr 2022 revoit sa copie et ses spécificités pour aller marcher sur les plates-bandes du Galaxy Z Flip 4 de Samsung, leader du marché.
À 1199 euros pour 256 Go de stockage et 8 Go de RAM, il est cependant vendu 30 euros de plus que son homologue Samsung.
Un design repensé
S’il y a bien un point sur lequel les deux concurrents seront indiscutablement mis face à face, c’est sur leur allure. Le Z Flip 4 a fini par trouver sa recette avec un design léché, extrêmement élégant, et des finitions premium. Motorola a quelque peu modifié le sien pour abandonner le menton emblématique, mais ses lignes restent moins élancées.
Le Razr 2022 propose un écran p-Oled FHD+ de 6,7 pouces avec un taux de rafraîchissement de l’image à 144 Hz. La dalle du nouveau venu est plus large que celle de son prédécesseur, mais aussi que celle du très longiligne Z Flip 4 pour une même diagonale d’écran. Il en résulte ainsi une impression d’affichage plus grand. La dalle est extrêmement agréable et utilisable en toutes circonstances lumineuses, avec de belles couleurs et une vraie fluidité de l’affichage. Et elle a un atout de choix: la fameuse pliure de l’écran ne se voit pas ou quasiment pas. En tout cas, nettement moins que sur son rival.
La charnière a également été retravaillée pour permettre au Razr de se plier véritablement, moitié contre moitié. Contrairement au Z Flip 4, il n’y a pas d’espace où la poussière ou tout autre élément pourrait venir se glisser et endommager l’écran. En revanche, cette même charnière apparaît moins rigide que chez Samsung, notamment pour le faire tenir à 90°, alors qu’il tient parfaitement la position. Cela s’avère néanmoins impeccable pour prendre des selfies ou pour afficher deux applications en multitâche (vidéo YouTube en haut, doc à écrire en bas, par exemple). Le son est un bel atout avec une compatibilité Dolby Atmos ajoutée à un écran supportant le HDR10+.
Comme tout smartphone pliant, sa force, c’est aussi de se replier pour tenir dans une poche. Il y parvient, mais prend néanmoins un peu plus de place que le modèle de Samsung (91,6 mm x 72,6 mm x 16 mm). C’est le prix aussi pour un écran plus confortable une fois déplié, notamment pour taper sur le clavier virtuel.
Un écran extérieur vraiment utilisable
C’est l’un des nerfs de la guerre sur ce segment de smartphones. Mettre un écran extérieur, c’est bien. Le rendre utilisable et utile, c’est mieux. Motorola mise beaucoup dessus. Avec ses 2,7 pouces tactiles (50% plus grand que sur le Z Flip 4), cet écran Oled est un véritable 2e écran, pas un simple affichage de notifications.
Il est possible de sélectionner de multiples applications (et non des widgets !) pour en afficher jusqu’à neuf de la même manière qu’une page d’accueil de smartphone (applis Google, Météo, Twitter, Facebook, Photos…). Il permet de moins ouvrir le smartphone pour consulter ses infos, car beaucoup s’affichent sur le petit écran et se déploie en grand si nécessaire.
La photo lui réussit aussi
Le Razr 2022 n’est pas en reste niveau photo avec un double capteur (grand-angle de 50 Mpx, ultra grand-angle/macro de 13 Mpx) qui permet des photos dans toutes les situations, avec un résultat plutôt qualitatif, même de nuit. Motorola fait appel à une technologie quad pixel qui capte plus de lumière et offre ainsi plus de détails aux photos. À cela s’ajoutent un autofocus omnidirectionnel et une stabilisation optique de l’image de qualité qui évitent les clichés flous (ou néanmoins en évitent beaucoup).
À l’avant, la caméra selfie logée dans un unique poinçon (32 Mpx) propose des photos honorables. On apprécie notamment de pouvoir donner deux rotations du poignet pour ouvrir l’appareil photo plus facilement et aussi de se servir de l’écran extérieur comme miroir pour selfie.
La puissance
Pour faire de son Razr 2022 une bête de compétition, le fabricant de Chicago l’a équipé du processeur Snapdragon 8+ Gen 1, le plus puissant proposé par Qualcomm pour un smartphone Android. Il est d’ailleurs agréable à utiliser, car il ne rencontre aucun ralentissement, supporte aisément le multitâche, les applications gourmandes (notamment les jeux) et l’enchaînement d’actions sans jamais chauffer. De plus, son autonomie est parfaitement optimisée pour tenir plus d’une journée en utilisation normale. Chose non négligeable, son adaptateur de 30W est fourni dans la boîte (60% d’autonomie récupérée en 40 minutes).
Ready For
Méconnue, la fonction Ready For de Motorola est pourtant un bel atout pour les utilisateurs. Elle rappelle DeX de Samsung qui permet d’utiliser son smartphone sur un écran TV ou PC, en connexion sans fil (avec Mirrorcast) ou avec un câble USB-C/HDMI.
Cela permet d’avoir un environnement dédié pour consulter ses contenus, regarder de la vidéo, passer des appels vidéo et même jouer aux jeux disponibles sur son smartphone.
Conclusion
Sur le papier, le Motorola Razr a tout pour séduire. Il est puissant, bon en photo, dispose d’un écran qualitatif et se plie pour tenir dans une poche (même s’il reste assez épais plié), avec un véritable écran extérieur utile. Vendu un peu plus cher que le Galaxy Z Flip 4, il n’a pas à rougir. Il gère mieux la pliure notamment.
Son principal défaut? Il ne s’appelle pas Samsung. Le ténor du marché des smartphones pliants garde son aura intacte. Il a surtout beaucoup mieux travaillé son design et celui du Razr fait un peu plus basique à côté (malgré un dos noir verre et mat élégant). Ses multiples contrôles gestuels et astuces d’utilisation sont intéressants à personnaliser. La proposition est avant tout fonctionnelle face au Z Flip 4. Une véritable madeleine de Proust pour les nostalgiques du premier véritable téléphone à clapet en quête d’une version 2022.
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