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« Faisons le pari que les fleuves deviennent le laboratoire des transitions »


Coupures d’eau potable, fonte des glaciers alpins, assèchement des rivières, pertes agricoles… : l’été 2022 a sonné la fin des climats tempérés en Europe occidentale et rendu davantage visibles les impacts du dérèglement climatique.

En France, des premiers conflits d’usages ont éclaté sur la répartition de la ressource, et, sur le bassin du Rhône, la production d’électricité a reculé de 25 %. La situation reste encore critique avec plus de soixante-dix-huit départements concernés par des restrictions.

Ailleurs, des fleuves asséchés du Parana (Amérique du Sud) et du Yangzi (Chine) aux crues dévastatrices au Pakistan, un même constat s’impose : les fleuves sont vulnérables et toujours plus fragilisés. Il est urgent de le comprendre, enfin, et d’agir pour les sauver, tant nous dépendons d’eux et des services qu’ils offrent pour nos besoins primaires : se nourrir, se déplacer, se chauffer, habiter un environnement sain.

« Il faut s’attaquer de front à la crise écologique, qui n’est rien de moins qu’une remise en question de notre rapport à la nature »

Le risque serait d’oublier, l’été passé et une crise chassant la précédente. Il faut au contraire transformer l’alerte en action collective, pour éviter autant que faire se peut les mesures d’urgence. Remontons à la source des problèmes et préparons l’adaptation de nos sociétés. La planification écologique est un premier pas nécessaire.

Le second risque tient au réflexe de vouloir rationaliser par discipline ou action publique les réponses à donner alors que nous devons accepter l’évidence : il n’y a pas de frontières dans la vie. Nous ne réussirons à surmonter les défis que si nous les abordons de manière globale. Pourquoi dissocier les conférences mondiales sur le climat et la biodiversité (COP) ? Il faut s’attaquer de front à la crise écologique, qui n’est rien de moins qu’une remise en question de notre rapport à la nature.

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Faisons le pari que les fleuves deviennent le laboratoire des transitions. L’eau est une matière. Un cours d’eau, un fleuve ou une rivière, sont des êtres, vivants. Pour protéger, mieux vaut un être qu’une matière, forcément abstraite.

Pour le réussir, huit priorités doivent orienter nos actions :

– connaître les fleuves en croisant les regards et les savoirs, en réunissant chercheurs, praticiens, décideurs et usagers pour reconnaître la valeur qu’ils créent. Développons la connaissance pluridisciplinaire pour faire face à l’urgence de les protéger ;

N’oublions pas le droit de l’eau

– intégrer les fleuves à l’action globale : l’environnement, le végétal et l’animal – dont l’humain – ont partie liée. Décloisonnons les politiques publiques et relions davantage fleuve, océan, climat, santé et biodiversité ! ;

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