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qui sont ces militants écologistes qui s’en prennent aux œuvres d’art?


À travers la désobéissance civile, ce nouveau mouvement britannique demande l’arrêt des projets pétroliers et gaziers. Après diverses actions, les militants ont choisi de s’attaquer à l’art pour choquer et pour exiger que la planète soit autant protégée que les œuvres.

Après les Tournesols de Van Gogh aspergés de soupe, la statue de cire de Charles III entartée, c’est le célèbre tableau de Vermeer, La Jeune Fille à la Perle, qui a été pris pour cible ce jeudi. Les actions coups de poing du mouvement “Just Stop Oil” n’en finissent pas de faire des coups d’éclat.

Pourtant, ce groupe militant britannique est relativement jeune puisqu’il n’a été créé qu’en février 2022. Depuis, dans la lignée de collectifs comme Extinction Rebellion, il multiplie les actions de désobéissance civile et travaille notamment en coalition avec d’autres mouvements d’autres pays. En France, l’organisation locale française soutenue par “Just Stop Oil” est Dernière Rénovation, à l’origine cette année de l’interruption de deux étapes du Tour du France et de l’irruption d’une militante sur le court central de Roland-Garros.

Une méthode jugée nécessaire par le groupe car “nous devons faire beaucoup plus pour arrêter le plus grand crime contre l’humanité”, peut-on lire sur le site.

Des militants écolos s'en prennent à La Jeune Fille à la Perle de Vermeer.
Des militants écolos s’en prennent à La Jeune Fille à la Perle de Vermeer. © Capture Twitter

Contre “une politique obscène et génocidaire” sur le pétrole

“Just Stop Oil” mène des actions avec l’objectif que le gouvernement britannique s’engage à arrêter les nouvelles licences et autorisations pour le développement et la production de combustibles fossiles.

“Autoriser l’extraction de nouvelles ressources pétrolières et gazières au Royaume-Uni est une politique obscène et génocidaire qui tuera nos enfants et condamnera l’humanité à l’oubli. Il faut que cela cesse”, précise le mouvement.

“Le choix: une transition rapide vers un monde à faible consommation d’énergie et à faible émission de carbone, ou l’effondrement social”, poursuit-il.

Des actions coups de poing

Peu après sa création, “Just Stop Oil” a multiplié les actions. En mars, des militants ont perturbé les 75e British Academy Film Awards (BAFTA) ainsi que plusieurs matchs de football à travers l’Angleterre. Le 21 mars, un membre s’est même attaché à un poteau de but avec un câble lors d’un match entre Everton et Newcastle.

“Just Stop Oil” est également à l’origine de la perturbation du Grand Prix de Formule 1 de Silverstone. Cinq militants s’étaient alors assis sur la piste, en pleine course. Ils avaient, à l’occasion, reçu le soutien de plusieurs pilotes.

Focalisé essentiellement sur la problématique des énergies fossiles, le mouvement organise ainsi régulièrement des blocages sur les installations pétroliers en Grande-Bretagne, pour perturber l’approvisionnement en carburants ou encore des sabotages de pompes à essence.

S’attaquer à l’art “est presque un blasphème”

“(Avec ces actions), nous n’étions encore qu’en page 8 ou 9 de la presse nationale”, déplore le mouvement.

C’est avec ce constat que “Just Stop Oil” a fait le choix de cibler les œuvres d’art célèbres. “Nous devions changer les choses et prendre les médias par surprise”, poursuit le groupe sur son site.

“Attaquer l’art est un acte de transgression culturelle énorme. Cela brise un tabou. L’art est sacré dans notre culture – s’y attaquer est presque un blasphème”.

“S’attaquer à ce qui intéresse vraiment les gens les pousse à se poser des questions difficiles (…), à se demander si nous avons les bonnes priorités”, expliquent les militants.

“L’art ou la vie?”

“Just Stop Oil” veut en effet passer un message principal: “Qu’est-ce qui vaut le plus, l’art ou la vie?”. Comme l’explique le collectif, ces actions sont planifiées “en sachant que (les tableaux) était correctement protégés”. Pour les militants, la planète doit être tout autant protégée.

“Oui, l’art est précieux. Nous partageons profondément cet amour. Ce que nous voulons faire, c’est sauver un avenir où la créativité humaine est encore possible.”

Des militants du groupe "Just Stop Oil", les mains collées au cadre du tableau "The Hay Wain" de John Constable, mais recouvert d'une version  comprenant des routes et des avions, protestent contre l'utilisation des combustibles fossiles, à la National Gallery de Londres, le 4 juillet 2022.
Des militants du groupe “Just Stop Oil”, les mains collées au cadre du tableau “The Hay Wain” de John Constable, mais recouvert d’une version comprenant des routes et des avions, protestent contre l’utilisation des combustibles fossiles, à la National Gallery de Londres, le 4 juillet 2022. © CARLOS JASSO / AFP

Ainsi, cet été, deux militants se sont collés au tableau de John Constable The Hay Wain à la National Gallery de Londres. Ils ont recouvert le tableau d’une illustration imprimée qui réinventait The Hay Wain comme une “vision apocalyptique du futur” qui dépeignait “l’effondrement climatique et ce qu’il fera à ce paysage”.

Ensuite, ce sont les Tournesols de Vincent Van Gogh, la statue de cire du roi Charles III et La Jeune Fille à la perle de Johannes Vermeer qui ont été pris pour cible.

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