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« Utiliser une “marmite norvégienne”, c’est le moyen de faire des économies sans privation »


L’omelette norvégienne est connue, mais qui connaît la « marmite norvégienne » ? Au moment où nous sommes tous appelés à faire preuve de sobriété, elle devrait devenir le symbole de la sobriété créative.

La sobriété qui nous est vendue sur tous les plateaux télé et dans toutes les matinales radio depuis la rentrée n’est qu’une longue liste sans imagination de consignes baptisées écogestes : réduire à 19 °C la température de chauffage de nos logements en est la mesure-phare – non sans absurdité, puisque cette recommandation nous est faite depuis les premiers chocs pétroliers des années 1970, avec le succès que l’on sait.

Le président nous annonce gravement la fin de l’ère de l’abondance, mais son gouvernement évite tout questionnement de nos modes de vie (si ce n’est le fait de mettre un col roulé). Sans doute parce que personne en haut lieu n’imagine que l’on puisse être heureux en changeant quoi que ce soit à nos habitudes de consommation.

Notre pouvoir d’agir se résumant pour le gouvernement à notre pouvoir d’achat, notre bonheur serait strictement corrélé au maintien de nos routines. La sobriété qui nous est vantée consiste alors à maintenir nos habitudes, un peu de confort en moins.

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Venons-en donc à notre marmite norvégienne, comme illustration de l’inventivité à laquelle nous devrions être tous appelés. Une marmite norvégienne n’est rien d’autre qu’une marmite classique que l’on glisse dans un casier bien isolé et qui poursuivra sa cuisson pendant plusieurs heures, sans aucun apport d’énergie.

Prenez par exemple des lentilles : portez-les à ébullition pendant votre petit déjeuner et partez travailler après avoir placé votre marmite ou votre cocotte dans son contenant isolant. De retour chez vous à l’heure du déjeuner, vos lentilles sont prêtes à être dégustées, bien cuites et encore presque brûlantes ! Votre plaque de cuisson n’a été mise en service que cinq minutes, pour réaliser l’apport de chaleur initial. Et construire le casier avec de l’isolant de récupération est à la portée d’un bricoleur débutant ! A une époque où il nous est encore régulièrement promis que la science nous sauvera sans que l’on n’ait rien à faire, l’approche par la low-tech mérite davantage qu’une approbation condescendante.

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Les marmites norvégiennes comme le chauffage solaire thermique devraient équiper toutes les cuisines, en particulier celles des personnes précaires. Sachant que l’autoconstruction de ces marmites peut se faire en une à deux heures avec du matériel recyclé provenant des déchetteries, les acteurs de l’économie sociale et solidaire et de l’économie circulaire pourraient aider à déployer ces modes de cuisson. Tiers lieux, ressourcerie, fab lab… autant d’espaces de création pour retrouver une certaine maîtrise de nos dépendances.

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