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sécheresses, cyclones, et pluies plus intenses attendues à La Réunion et dans le sud-ouest de l’océan Indien


Des personnes employées par le FID (Fonds d’intervention pour le développement) nettoient après le passage du cyclone Batsirai, dans le district de Tanambao, à Mananjary, à Madagascar, le 8 février 2022.

Un réchauffement qui pourrait aller jusqu’à 6 °C localement par rapport à la période 1981-2010 ; une alternance de sécheresses plus longues et plus sévères avec des épisodes pluvieux plus denses ; une plus forte proportion de cyclones intenses… Pour la première fois, Météo-France évalue l’impact du réchauffement climatique d’ici 2100 dans le sud-ouest de l’océan Indien, qui regroupe La Réunion, Maurice, Madagascar, Mayotte, les Seychelles et les Comores.

Lire aussi l’archive (2019) : Article réservé à nos abonnés Mayotte menacée par la montée des eaux

Quatre ans de recherches ont été nécessaires pour mener à bien le projet BRIO (« Building Resilience in the Indian Ocean »), dont les données ont été présentées pour la première fois en marge du forum Swiocof (South-West Indian Ocean Climate Outlook Forum) en septembre à Victoria, capitale des Seychelles. Il apporte des données locales précises, avec une résolution de trois kilomètres, sur les effets du réchauffement climatique qui touche déjà la zone.

A La Réunion, Météo-France observe une hausse de la température moyenne de 0,9 °C sur les cinquante-trois dernières années, ainsi qu’un réchauffement de l’océan Indien (à la surface de l’eau) de à 0,5 °C à 0,6 °C entre 1968 et 2018, avec une accélération du réchauffement sur ces dix dernières années. Le niveau de l’océan Indien s’est élevé en moyenne de 5 millimètres par an sur la période 1993-2017, soit 12 centimètres sur cette période.

Projections fondées sur le GIEC

Pour établir leurs projections jusqu’à la fin du siècle, les équipes de BRIO sont parties des scénarios du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). Les scénarios pessimistes correspondent à un doublement des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, avec l’utilisation sans frein d’énergies fossiles. « Le scénario le plus optimiste est celui où les Etats et leurs économies parviennent à une réduction des émissions des gaz en arrivant en 2080 à un “net zéro émission” grâce à des technologies de puits de carbone », détaille Emmanuel Cloppet, directeur interrégional de Météo-France pour l’océan Indien. Le scénario intermédiaire prévoit un maintien des émissions actuelles de gaz à effet de serre jusqu’à la moitié du siècle avant une diminution.

Dans le pire des scénarios, les températures augmenteront d’ici 2100 de 3 °C à 5 °C dans le sud-ouest de l’océan Indien par rapport à la période 1981-2010. Ce réchauffement sera plus élevé encore sur la côte africaine et dans les terres de Madagascar avec une augmentation de 5 °C à 6 °C. Il est moindre dans les îles, entourées par l’océan qui absorbe mieux la hausse des températures. Dans le scénario optimiste – désormais considéré comme très peu probable vu la tendance actuelle des émissions – le réchauffement se limitera à 1,5 °C en fin de siècle. Et à 2 °C pour le médian.

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