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Les archetiers vent debout contre la menace d’interdiction du commerce du pernambouc

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Dans un atelier de fabrication de violons, en 2017, en Grande-Bretagne.

Les archetiers risquent-ils de disparaître ? De subir le sort des écaillistes, des ivoiristes ou des ébénistes qui travaillaient le palissandre de Rio ? Le monde de la musique monte au front pour s’opposer à la proposition du Brésil d’interdire le commerce du bois de pernambouc – le seul utilisé pour la fabrication des archets. Ce texte sera soumis au vote lors de la prochaine conférence des parties de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) qui se tiendra à Panama, du 14 au 25 novembre. La Commission européenne et la France se réuniront, mercredi 9 novembre, pour adopter, au plus tard vendredi 11 novembre, leur position qui sera déterminante pour commencer les échanges à Panama.

Le gouvernement de Jair Bolsonaro, encore en place jusqu’au 31 décembre, avait dénoncé le trafic illégal du Paubrasilia echinata ou pernambouc, que l’on trouve dans les forêts pluviales atlantiques du Brésil. Il souhaite que cette espèce soit davantage protégée et passe de l’annexe II de la Cites – déjà extrêmement restrictive – à l’annexe I, ce qui empêcherait tout réapprovisionnement de ce bois. Seul le stock, qui doit déjà être déclaré depuis 2007, pourrait être utilisé. L’ampleur de ce trafic illégal n’est pas mesurée et concerne de nombreuses espèces de bois exotiques, souvent exportées en Chine. Jair Bolsonaro est lui-même accusé d’avoir favorisé la création de gigantesques exploitations de monoculture au détriment de la forêt amazonienne.

Edwin Clément, archetier : « La liberté pour les musiciens de circuler avec leur archet serait considérablement entravée »

« Cela aboutirait à la mort de notre métier d’archetier et aurait des conséquences dévastatrices sur tout le monde de la musique classique. La liberté pour les musiciens de circuler avec leur archet serait considérablement entravée », affirme l’archetier Edwin Clément, meilleur ouvrier de France. Et handicaperait aussi les luthiers, les ensembles et les orchestres qui devraient faire face à des dispositions administratives ubuesques. Un problème majeur pour les tournées puisque chaque archet devrait avoir un passeport et une autorisation pour chaque passage en douane. Seuls les musiciens de baroque ne seraient pas touchés par cette mesure puisqu’ils n’utilisent pas ce bois, dont les propriétés ont été découvertes en 1775 par l’archetier français François-Xavier Tourte (1748-1835).

Lire aussi : Les archetiers pleurent le pernambouc

« Aucun métier d’art n’a survécu dès lors que le matériau utilisé a été inscrit à l’annexe I de la Cites », explique Edwin Clément. Or le pernambouc reste, depuis 250 ans, le seul qui permette de fabriquer des archets. Ses qualités de rigidité, flexibilité, densité et sa capacité à réaliser les meilleures baguettes cambrées restent inégalées. L’idée de le remplacer par un autre matériau fait frémir cet artisan. « Cela fait 250 ans que l’on cherche un autre bois, c’est toujours moins bien », dit-il. Quant à la fibre de carbone, « c’est hautement cancérigène », rappelle-t-il.

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