Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme en France. Des résultats prometteurs concernant un vaccin capable de lutter contre les cancers du sein exprimant HER2 viennent d’être publiés.
Il existe plusieurs types de cancers du sein. Les cancers du sein HER2-positif représentent 15 à 20 % des cas. Dans ce type de cancer, les cellules cancéreuses expriment à leur surface une quantité anormalement importante de protéine nommée HER2 (Human Epidermal growth factor receptor-2). HER2 est un récepteur transmembranaire impliqué dans la prolifération cellulaire. La forte population de récepteurs HER2 à la surface des cellules cancéreuses favorise leur prolifération rapide.
Les patientes ayant des tumeurs surexprimant le récepteur HER2 sont éligibles à une thérapie ciblée anti-HER2. Le trastuzumab est un anticorps monoclonal dirigé contre le récepteur HER2. En se fixant dessus, il freine considérablement la prolifération des cellules et la croissance de la tumeur.
Un vaccin pour augmenter la population de lymphocytes T
Une forte concentration de lymphocytes T anti-HER2 dans le sang des patientes atteintes d’un cancer du sein HER2-positif est associée à un meilleur pronostic. Les lymphocytes T sont des cellules immunitaires capables de neutraliser les cellules cancéreuses. Il a été observé qu’un nombre restreint de patientes ayant un cancer du sein HER2-positif possédait ce type de lymphocytes. C’est pourquoi les auteurs de cette étude ont conçu un vaccin ayant pour objectif d’augmenter la population de lymphocytes T anti-HER2 afin d’aider l’organisme à combattre le cancer lui-même.
Ce vaccin contient l’ADN de la protéine HER2, c’est-à-dire les instructions de fabrication de la protéine. Après injection, cet ADN va être lu par les cellules humaines qui vont produire la protéine HER2. Le système immunitaire va réagir et développer des lymphocytes T anti-HER2.
Un essai de phase I
Les auteurs présentent ici les résultats d’une étude de phase I publiés dans la revue JAMA Oncology. Il s’agit de déterminer la dose de vaccin la plus adéquate et d’étudier la tolérance du candidat vaccin. Trois doses différentes ont été testées : 10, 100 et 500 microgrammes. Cet essai ne comporte qu’un seul bras dans lequel 66 patientes atteintes d’un cancer HER2-positif avancé ont pu être incluses entre 2001 et 2010. Le vaccin a été administré en intradermique une fois par mois pendant trois mois.
Des résultats prometteurs
Concernant la tolérance, aucun effet indésirable grave n’a été observé, quelle que soit la dose administrée. Concernant la capacité du vaccin à accroître la population de lymphocyte T anti-HER2 dans le sang des patientes, la dose intermédiaire de 100 microgrammes était la plus intéressante. Ces résultats encourageants ouvrent la porte pour un essai de phase II. Dans un essai de phase II, l’objectif sera de confirmer la non-toxicité du vaccin et d’évaluer son efficacité.