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TOUT COMPRENDRE – Qu’est-ce que la bronchiolite, qui met la pression sur les hôpitaux français?



Cette maladie, la plupart du temps sans gravité pour les tout-petits, peut parfois nécessiter une hospitalisation.

Face à une épidémie de bronchiolite d’une virulence inédite depuis plus de dix ans, le ministre de la Santé François Braun a annoncé mercredi le déclenchement du plan national prévu dans les situations sanitaires exceptionnelles dans tous les hôpitaux français.

“J’ai décidé ce matin, en complément de tout ce qui était déjà mobilisé, de déclencher le plan ORSAN (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles) spécifique à cette épidémie, pour renforcer encore les moyens des ARS (agences régionales de santé) et permettre que l’ensemble de l’hôpital puisse se concentrer sur ce problème particulièrement aigu aujourd’hui”, a-t-il dit au Sénat.

Avant cette annonce, les ARS avaient communiqué plusieurs activations de plans blancs (pouvoir mobiliser du personnel, réorganiser les services et faire des déprogrammations) – par exemple en Bretagne, en Auvergne-Rhône-Alpes, ou encore en Nouvelle-Aquitaine où le plan blanc de niveau 2 en Gironde avait été déclenché.

• Qu’est-ce que la bronchiolite ?

La bronchiolite est une infection des petites bronches, le plus souvent due à un virus dit respiratoire syncitial (VRS) très répandu et très contagieux. Elle s’observe chez l’enfant de moins de 2 ans dont un tiers en souffrent chaque année, et surtout le nourrisson de moins de huit mois.

L’épidémie est à forte recrudescence saisonnière: elle débute généralement mi-octobre et se termine à la fin de l’hiver avec un pic durant le mois de décembre.

Avant deux ans, on estime que plus de 90% des enfants ont fait au moins une infection due à ce virus, sans aucune conséquence dans l’immense majorité des cas. Cependant, les très jeunes enfants, en particulier âgés de moins de deux mois, peuvent présenter des formes plus graves pouvant nécessiter une hospitalisation, parfois en soins critiques.

• Comment se transmet-elle ?

Beaucoup de personnes transportent le virus et sont contagieuses sans le savoir car les adultes et les grands enfants qui sont porteurs du virus n’ont habituellement aucun signe ou un simple rhume.

Il se transmet facilement par la salive, la toux et les éternuements, et peut rester sur les mains et les objets (comme sur les jouets, les tétines, les doudous).

Pour protéger leurs enfants, les parents peuvent adopter des gestes barrières et des comportements simples et efficaces: limiter les visites, se laver les mains, laver régulièrement les jouets et doudous, porter eux-mêmes un masque ou encore aérer les pièces.

• Quels sont les symptômes ?

La bronchiolite débute par un simple rhume avec un nez bouché ou qui coule et une petite toux. Puis la toux est plus fréquente, la respiration peut devenir sifflante. L’enfant peut être gêné pour respirer et avoir du mal à manger et à dormir. Il a parfois de la fièvre.

Dans la majorité des cas, la bronchiolite guérit spontanément au bout de 5 à 10 jours mais la toux peut persister pendant 2 à 4 semaines.

• Que faire en cas de contamination ?

Si un bébé est malade, il faut aller chez le médecin. L’examen du nourrisson permet de faire le diagnostic de bronchiolite et d’en évaluer la gravité, souligne l’Assurance maladie.

Selon l’âge du nourrisson (surtout s’il a moins de 2 mois), son état de santé et la gravité de la bronchiolite, le médecin juge de la nécessité d’une éventuelle hospitalisation pour surveillance.

Mais dans certains cas, il vaut mieux appeler directement le 15: si l’enfant est âgé de moins de six semaines, s’il s’agit d’un ancien prématuré âgé de moins de trois mois, s’il a déjà une maladie respiratoire ou cardiaque identifiée, s’il boit moins de la moitié de ses biberons à trois repas consécutifs ou vomit systématiquement, s’il dort en permanence, ou au contraire, pleure de manière inhabituelle et ne peut s’endormir.

• Comment soulager l’enfant ?

Le médecin conseille généralement de désencombrer son nez en faisant des lavages de nez. En effet, le nourrisson de moins de 6 mois respire uniquement par le nez et ne sait pas le faire par la bouche. Pour qu’il boive et mange suffisamment, il faut lui proposer régulièrement et fréquemment de boire de l’eau, pour éviter la déshydratation; continuer à l’alimenter normalement en fractionnant ses repas et en proposant de petites quantités s’il est fatigué. Les vomissements sont fréquents lors des épisodes de toux.

En dehors de certaines situations évaluées par le médecin, la kinésithérapie respiratoire n’est plus recommandée par la Haute autorité de santé depuis novembre 2019 lors d’un premier épisode de bronchiolite du nourrisson.

Les antitussifs, les expectorants et les fluidifiants sont contre-indiqués chez l’enfant de moins de 2 ans, rappelle l’assurance-maladie. De même, l’infection étant virale, les antibiotiques sont inutiles.

• Quels sont les chiffres en France ?

Santé publique France indique que, pour la semaine du 31 octobre au 6 novembre 2022, les hospitalisations pour bronchiolite représentent 50% des hospitalisations suite à un passage aux urgences chez les enfants de moins de deux ans. En comparaison, ce pourcentage était d’environ 40% lors des pics des saisons précédentes.

Parmi les 6891 enfants de moins de 2 ans vus aux urgences pour bronchiolite la semaine dernière, 92% étaient âgés de moins de 1 an et 2337 (34%) ont été hospitalisés.

• Existe-t-il des vaccins ?

L’Union européenne a approuvé un traitement préventif en mesure d’empêcher les formes graves de bronchiolite chez l’ensemble des bébés, ont annoncé vendredi les groupes AstraZeneca et Sanofi, qui le développent. Ces anticorps de synthèse ne seront pas disponibles avant la saison 2023.

Suite aux communiqués respectifs vendredi de Sanofi et Astrazeneca la Commission européenne a confirmé à BFMTV avoir autorisé le traitement Beyfortus lundi 31 octobre. Une décision entrée en vigueur jeudi 3 novembre, après accusé de réception de l’entreprise. Ce traitement est par ailleurs testé en ce moment dans le cadre de l’étude Harmonie en France.

L’Américain Pfizer vint lui aussi d’annoncer des résultats positifs pour un vaccin anti-VRS, ouvrant la voie à une future approbation.

Par Caroline Dieudonne et Théo Putavy avec AFP

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