Une méta-analyse de plusieurs études suggère qu’une consommation optimale de produits laitiers, associée à une faible consommation de viande rouge, d’acides gras saturés et trans, pourrait diminuer le risque d’endométriose.
L’endométriose est une maladie gynécologique chronique de la femme en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de tissu semblable à l’endomètre (la muqueuse utérine) en dehors de l’utérus, qui peut être à l’origine de l’infertilité et de douleurs sévères. Si près de deux millions de femmes en sont atteintes en France, il n’existe pas encore de traitement pour en guérir.
Trouver la cause de l’endométriose
La cause de cette maladie invalidante n’est pas encore clairement identifiée, même si de nombreux facteurs sont susceptibles d’y concourir d’après les scientifiques : génétiques, anatomiques, immunologiques, hormonaux ou environnementaux (comme l’exercice physique et l’alimentation). C’est ce dernier facteur qui a intéressé des chercheurs iraniens et australiens, qui ont passé en revue huit études d’observation (cinq études de cohorte et trois études cas-témoins) dans le but d’examiner les associations entre la consommation de différents groupes d’aliments ou de nutriments et le risque d’endométriose.
« Les facteurs alimentaires peuvent être liés à la cause de l’endométriose en raison de leur rôle dans la régulation du métabolisme des hormones stéroïdes, de leur effet sur la contraction musculaire, de la régulation de l’inflammation, du stress oxydatif et du cycle menstruel », écrivent les chercheurs dans le Nutrition Journal. En effet, l’endométriose est connue pour provoquer des réactions inflammatoires chroniques.
Des femmes en âge de procréer (entre 18 et 41 ans) ont rapporté leur consommation de produits laitiers, graisses, fruits, légumes, légumineuses et sources de protéines d’origine animale dans diverses études dont les tailles d’échantillons variaient.
Favoriser les produits laitiers et diminuer la viande rouge
Les résultats suggèrent qu’une consommation élevée de divers produits laitiers est associée à une diminution de 10 % du risque d’endométriose d’après l’analyse statistique. Une hypothèse est que les produits laitiers contiennent des agents anti-inflammatoires et anti-oxydants, de la vitamine D et du calcium qui peuvent avoir un effet protecteur sur l’endométriose. Toutefois, il n’existerait aucune association significative avec le risque d’endométriose si l’on considère différentes catégories de produits laitiers séparément (les laits, les fromages, les produits laitiers les plus gras ou les moins gras).
Par ailleurs, une consommation élevée de viande rouge (suspectée de favoriser la libération de facteurs pro-inflammatoires), d’acides gras saturés et d’acides gras trans est associée à une augmentation du risque d’endométriose (de 17 % avec la viande rouge). En revanche, l’association avec la consommation de volaille, de poisson, d’œufs, de légumineuses, de légumes ou de fruits n’est pas significative. Pour les fruits et légumes, les résultats ne font pas consensus : certaines recherches suggèrent un effet protecteur des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes des fruits et légumes ; d’autres pointent du doigt les pesticides contenus dans les fruits.
Cette méta-analyse suggère donc que les facteurs alimentaires peuvent jouer un rôle dans le risque d’endométriose, même si des recherches supplémentaires sont nécessaires pour clarifier le rôle du régime alimentaire dans l’incidence et la progression de l’endométriose.
Qu’en est-il des médecines alternatives ?
En attendant, des femmes atteintes d’endométriose tentent de guérir d’une manière moins conventionnelle, en faisant le choix des médecines alternatives. Une enquête relayée par Franceinfo lève le voile sur la potentielle dangerosité de celles-ci. D’après la première analyse, 65 % des femmes atteintes d’endométriose ayant répondu à l’enquête ont eu recours au moins une fois à une pratique alternative comme l’ostéopathie, le yoga, la méditation ou la sophrologie. Seulement, certains thérapeutes profitent du découragement de ces femmes pour facturer très cher des prestations qui ne les guérissent pas mieux, et qui les responsabilisent même parfois.
Si certaines de ces pratiques sont effectivement autorisées par la Haute Autorité de santé (HAS) et intégrées dans le projet thérapeutique des patientes, la HAS rappelle qu’elles ne doivent pas se substituer aux traitements médicaux.