Germain
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Le fabricant d’accessoires tech Razer lance Restorify, un outil permettant aux consommateurs de compenser leurs achats avec des crédits carbone reversés à des organisations. L’entreprise espère enclencher un mouvement pour un consumérisme plus responsable.
Acheter un clavier, un ordinateur ou n’importe quel produit en ligne, venus souvent de l’autre bout du monde, a un coût pour la planète comme pour le porte-monnaie. Mais c’est surtout l’empreinte carbone qui flambe. La prise de conscience des entreprises et des consommateurs est désormais bien réelle, et chacun veut y aller de son bon geste, de sa bonne action. Mais sans savoir, la majorité du temps, ce qu’il en est réellement.
À l’occasion de la COP27 organisée la semaine passée en Égypte, Razer, spécialiste mondiale des accessoires gaming, a présenté Restorify. Cette fois, nul produit en vue, mais une solution e-commerce qui veut permettre de proposer une meilleure traçabilité carbone de ses achats en ligne.
Compenser son empreinte carbone par des projets identifiés
Restorify se base sur l’idée de compensation carbone pour aider à réduire les émissions dans l’atmosphère. Cela se traduit généralement par des crédits carbone exprimés en tonnes métriques qui sont difficilement divisibles. Et il est donc compliqué de concevoir une compensation des achats basée sur des crédits carbone trop volumineux.
Lancé dans un premier temps sur le site de Razer, l’outil Restorify prend plusieurs aspects en compte, dans le but de fractionner les crédits carbone et d’obtenir de petits volumes afin de permettre aux consommateurs de compenser leurs propres achats.
Et Razer s’est rapproché de différents acteurs pour constituer un portefeuille de projets crédits carbone – en essayant d’éviter le greenwashing et la simple plantation d’arbres – et de partenaires pour l’épauler comme GoNetZero, fournisseur de solutions énergétiques, ESGpedia, spécialiste de la traçabilité des crédits carbone qui recensera les compensations des acheteurs, et même la plateforme de cloud computing Amazon Web Service.
Inciter les Amazon et autres sites commerçants à emboîter le pas
Pour participer à l’effort collectif visant la neutralité carbone du monde d’ici 2050, l’entreprise singapourienne veut agir en toute transparence tout en responsabilisant consommateurs comme fabricants. Au moment de valider l’achat, les acheteurs pourront mesurer et visualiser l’empreinte carbone du produit qu’ils ont ajouté. Moyennant une somme complémentaire, calculée selon la base fixée par l’OCDE (147 dollars par tonne d’équivalent CO2), ils auront alors la possibilité de compenser le tout en achetant des crédits carbone qui ont été préalablement retirés de registres carbone vérifiés.
Une fois l’achat validé, le consommateur obtiendra un certificat qui va permettre de tracer les crédits carbone pour savoir à quelle cause ils ont servi. Une façon de se montrer transparent sur la véritable compensation appliquée. Celui-ci indiquera la quantité totale d’émissions de carbone compensée par l’achat, le type de projet soutenu et sa localisation. Mais cela ne s’arrête pas au paiement. Les projets feront l’objet de suivi et de rapports réguliers pour que l’acheteur soit averti de leur utilisation.
L’idée n’est cependant pas de garder son outil et sa bonne conscience pour son seul site, mais d’enclencher un mouvement. Si Razer multiplie les projets et les gestes depuis plusieurs années pour accélérer son processus de décarbonisation (limitation des emballages, écolabel obtenu pour plusieurs de ses souris et claviers, limitation des émissions sur toute la chaîne de production et d’expédition, recyclage, etc.), le groupe américano-asiatique veut également sensibiliser d’autres entreprises sur l’importance de gérer au mieux son empreinte carbone et d’inciter à un consumérisme responsable.
Restorify propose ainsi un calculateur d’émissions des produits mis gratuitement à disposition d’autres sites pour qu’ils estiment leur empreinte carbone en temps réel et tout le long du cycle de vie d’un produit (approvisionnement en matériaux, fabrication, transport, utilisation, destruction). Et le groupe espère attirer notamment des sites marchands comme eBay ou Amazon, mais aussi ses 50 000 commerçants partenaires du réseau Razer Fintech, sa branche financière en charge du paiement numérique et à l’origine du projet.
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