Snapchat et le Centre Pompidou s’associent pour créer une expérience en réalité augmentée

Le Centre Pompidou et Snapchat s’associent pour créer une expérience en réalité augmentée qui transforme la façade du monument parisien en instrument de musique. L’illustration d’une envie de la plateforme d’être aussi désormais un acteur culturel.

Être plus que de simples filtres rigolos pour son application phare. C’est la volonté de Snap depuis quelque temps. L’entreprise derrière le réseau social de partage de photos éphémères a diversifié son activité et montré qu’il était un acteur désormais innovant et important dans la photo, mais surtout dans la réalité augmentée, son cheval de bataille depuis toujours.

Si l’on connaît l’application Snapchat pour ses multiples effets à ajouter à ses clichés avant de les partager entre amis, ses expériences diverses en réalité augmentée, on sait sans doute moins qu’elle fonctionne aussi en marque blanche pour des tiers (notamment son appareil photo dont les avancées servent aussi bien à l’application Adidas ou Louis Vuitton pour leurs propres expériences qu’à Samsung ou même Google pour leurs smartphones). Dernièrement, Snap a décidé de devenir aussi un acteur bien plus actif de la réalité augmentée pour les concepteurs comme les autres secteurs.

La branche française a ainsi mis sur pied le Snap AR Studio, un espace créatif installé à Station F (Paris) où seront mises à disposition des développeurs le souhaitant les différentes expériences maison, du Lens Creator studio pour concevoir des filtres aux Spectacles, les lunettes de réalité augmentée destinées aux créateurs de contenus. Car chez Snap, on croit dur comme fer à la puissance future de la réalité augmentée et on veut préparer les futurs acteurs.

Développer la réalité augmentée en France

C’est aussi au Snap AR Studio que la plateforme veut montrer une autre facette de son savoir-faire. “On veut développer la culture via la réalité augmentée”, explique à Tech&Co Donatien Bozon, le nouveau directeur du Snap AR Studio et ancien patron de YouTube Space à Paris. “On respecte ainsi l’engagement pris par Evan Spiegel lors du sommet Choose France en juin 2021.” Le patron de Snap avait alors promis que son entreprise participerait à développer le potentiel de la réalité augmentée en France pour accroître son impact sur le secteur de la culture, du divertissement et de l’éducation. Les développeurs seront les premiers à être accueillis gratuitement pour des sessions et des ateliers, mais aussi des aides à la création d’expériences. Les écoles pourraient suivre à plus long terme.

Et cela prend déjà forme. Si les derniers coups de peinture ne sont pas encore donnés à l’espace Snap de Station F qui devrait ouvrir fin novembre, le studio créatif s’active déjà ardemment. “On a une équipe d’une douzaine de personnes, avec des métiers très différents comme spécialistes VFX, producteurs, designers, ingénieurs, etc. L’une de leurs missions est de concevoir des expériences en réalité augmentée pour des acteurs de la culture. Nous créons du contenu pour des partenaires non-commerciaux comme des musées, des institutions culturelles, des associations, des acteurs du divertissement, etc.”, détaille Donatien Bozon. “C’est important de montrer tout ce que l’appareil photo Snapchat peut faire et même quelques exclusivités que nous testerons dans ces applications avant de les mettre à disposition du plus grand nombre.”

Un partenariat sonore et visuel avec le Centre Pompidou

Snap a déjà commencé à travailler avec la Bibliothèque nationale de France afin de proposer une expérience autour du site Richelieu et de son histoire revisitée en expérience de réalité augmentée (jusqu’au 31 décembre sur place).

C’est désormais le Centre Pompidou qui va entrer dans une nouvelle réalité. À compter du 16 novembre et jusqu’au 27 février 2023, à l’occasion de l’exposition Christian Marclay, le bâtiment et Snapchat vont proposer une expérience de réalité augmentée transformant la façade en instrument de musique. Playing Pompidou va permettre aux visiteurs de s’immerger dans l’univers sonore de l’artiste.

C’est la technologie Landmarker de Snap, qui avait déjà permis de voir des monuments comme la tour Eiffel différemment, qui a été utilisée. À l’aide de l’appareil photo de l’application pointé sur le Centre Pompidou, une expérience audio et visuelle va être déclenchée. Elle mettra en scène les bruits bruts trouvés par Christian Marclay à l’intérieur du musée. Les Snapchatters pourront ensuite créer une boucle musicale personnalisée à partager.

Si vous ne pouvez pas vous rendre sur place pour tester l’expérience, celle-ci sera également accessible depuis le profil Snapchat du Centre Pompidou ou via le QR Code de l’exposition sur le site web de ce dernier.

Tout le monde y est finalement gagnant. Snapchat montre son implication dans le secteur culturel français. Les musées et institutions ont là un outil pour toucher un nouveau public plus jeune et curieux, prêt à découvrir ainsi des œuvres sous un autre angle. Et avec son AR Studio, l’entreprise espère même susciter bien plus de vocation pour faire de la réalité augmentée “un vrai métier”, comme se plaît à le dire Donatien Bozon. Comme quoi technologie, virtuel et culture peuvent se soutenir mutuellement pour le bien commun quand il le faut.